Homélie vendredi 25 octobre 2019

Vendredi de la 29ème  semaine du Temps Ordinaire

Rm 7,18-25a / Ps 118 (119) / Lc 12,54-59

 

On vient d’entendre Jésus s’écrier : « ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » Qu’est-ce qu’il veut nous dire ?

Ce moment c’est celui de sa venue. Ce moment c’est celui de l’écoute des appels de la Parole de Dieu, car Jésus est la Parole que Dieu nous envoie, il est le message que Dieu nous adresse.

Et ce message, quel est-il ? C’est l’annonce du Royaume qui vient et même qui est là, parmi nous. Ce message c’est le salut qui advient, qui est là, pour maintenant. Mais c’est à accueillir et à vivre, c’est à mettre en pratique, dira Jésus, pour que ça devienne effectif pour aujourd’hui.

Comment faire ?

Tout d’abord écouter la Parole, et toujours se demander : qu’est-ce que le Seigneur veut me dire aujourd’hui par cette Parole ? Qu’est-ce qu’il veut me faire découvrir de Dieu le Père et du chemin de vie qu’il veut nous proposer ? Et à quoi ça nous appelle, chacun, concrètement ?

Il s’agira aussi d’apprendre à voir Dieu qui passe et qui nous visite aujourd’hui encore. Par exemple par l’Esprit Saint qui nous parle au cœur, notamment dans les appels de la vie qui sont là en moi. Il s’agira d’écouter cela et en même temps d’écouter l’Esprit Saint qui veut me parler aussi par les frères et sœurs que je vais croiser. Rappelez-vous ce que Jésus dira au ch. 25 de l’évangile de Matthieu : « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’aurez fait » …

L’appel est exigeant, c’est vrai, c’est engageant. Comme celui qui résume tout l’Évangile : l’appel à aimer. Aimer Dieu et aimer son prochain comme soi-même. Aimer même nos ennemis, et donc pardonner. Aimer comme Dieu nous a aimés, et donc jusque dans le don de soi pour l’autre, par amour.

Jésus dira, dans l’évangile de Jean, au ch. 15 je crois : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande » 

Aimer c’est, par exemple, tout mettre en œuvre pour qu’un chemin de vie soit possible pour chacun, moi comme l’autre ; par exemple un chemin de réconciliation. Et c’est tout l’enjeu de ce que Jésus vient de nous dire en finale de notre évangile, ce soir.

Aimer, c’est un vrai défi. Et nous sommes bien comme St Paul, dans la 1ère lecture, nous voyons bien, parfois, comment il faudrait faire ou ce qu’il faudrait vivre, et pourtant nous n’y arrivons pas toujours. Et même, parfois, nous ne le voulons pas toujours. Nous sommes pécheurs, oui. Mais n’oublions jamais que nous sommes tout autant aimés de Dieu, quoi qu’il arrive. Et qu’il veut nous sauver.

Nous sommes aimés de Dieu maintenant, aujourd’hui. Au cœur du réel de ce que nous vivons et même au cœur et malgré nos petitesses et nos infidélités à ses appels. Nous sommes aimés de Dieu qui inlassablement veut nous offrir son pardon et nous ouvrir au salut. Dès maintenant. C’est-à-dire dès l’aujourd’hui concret de ce que nous avons à vivre.

Alors, entendons bien : c’est le moment ! C’est le moment d’accueillir Jésus qui nous parle, ce soir encore. C’est le moment de l’accueillir qui veut nous rejoindre au plus intime de nous-mêmes, Jésus qui s’offre et se livre à nous pour vivre en nous et avec nous. Et même pour vivre par nous aujourd’hui en ce monde. Jésus qui veut être notre force pour vivre à sa suite et qui se donne pour cela en nourriture. Mystère étonnant livré à notre foi, notre confiance.

Jésus qui nous appelle aussi à devenir ensemble ce que nous allons recevoir, le Corps du Christ, c’est-à-dire sa présence concrète et de chair et d’os aujourd’hui pour ce monde.

Il a cette confiance-là en nous, il compte sur nous. Malgré nos infidélités à l’appel à aimer. Et il nous invite à chaque eucharistie, chaque fois que nous communions, à mettre notre confiance en lui. Et à lui dire notre besoin d’apprendre à voir chacun et chaque situation avec ses yeux à lui qui sont le regard d’amour miséricordieux du Père, un regard qui console, qui pardonne et qui veut redonner espérance…

Je ne sais pas quelles sont vos difficultés à aimer ou à pardonner. Je ne sais pas quelle est votre confiance en cet amour de Dieu pour chacun de nous, Dieu qui veut sauver tous les hommes. Tout simplement offrons-lui ce soir ce que ces mots éveillent en nous. Déposons auprès de son cœur aimant tout ce qui nous habite, là, maintenant. Car Dieu veut nous rejoindre chacun par son Fils Jésus, mort et ressuscité pour nous, Jésus Christ qui nous visite ce soir encore par sa Parole et dans le mystère de l’eucharistie. Amen.

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