Le blog de Christophe Delaigue, prêtre à Grenoble : homélies, cinéma, lectures…
2ème dimanche du Temps Ordinaire / Année A
BJ Notre-Dame (samedi soir) / BJ St Jean-Baptiste [1]
Is 49,3.5-6 / Ps 39 (40) / 1Co 1,1-3 / Jn 1,29-34
Quand on écoute comme on vient de le faire un texte biblique il y a deux questions qu’on peut se poser pour essayer de comprendre et d’entendre ce que Dieu veut nous dire dans ces mots que nous recevons.
Je crois qu’avec le texte qu’on vient d’entendre c’est assez facile de répondre à la 1ère question – au moins spontanément ; pour ce que ça veut dire vraiment, il va falloir qu’on voie de plus près... ! Qu’est-ce qui nous est dit de Jésus ? Trois choses :
Voilà en tout cas qui est Jésus. Jésus, dit l’évangile, est l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde et il est celui qui est complètement habité par l’Esprit de Dieu, la force d’amour et de vie de Dieu son Père, Dieu qui vient par Jésus nous parler et nous révéler qui il est et comment il est présent à notre vie, comment il nous accompagne, malgré ce silence apparent ou cette absence apparente dont nous faisons l’expérience.
Jésus est celui qui vient nous révéler tout cela. Et nous savons, ou nous allons petit à petit découvrir, que sur ce chemin d’annonce de l’amour de Dieu pour tous, un Dieu qui veut sauver tous les hommes, Jésus va se heurter à l’incompréhension et que cela le conduira jusqu’à la mort, au nom de son message d’amour, mais que sa résurrection – que nous fêterons dans quelques mois – nous dira avec force que quoi qu’il arrive la vie et le don de soi par amour sont plus forts que tout mal et que toute mort. Jésus va être ce « Serviteur souffrant » qu’annonçait le prophète Isaïe dans un autre texte que celui de la 1ère lecture, ce « Serviteur souffrant » dont parlera la liturgie de la Semaine Sainte, juste avant Pâques, ce « Serviteur souffrant » qui va être mené à l’abattoir comme un agneau fragile et sans défense. Jésus est l’Agneau de Dieu, dit Jean-Baptiste…
Et tout à l’heure, juste avant la communion, comme Jean-Baptiste, je dirai : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde » ; je le dirai en montrant ce bout de pain consacré qui est ce truc fou et un peu incompréhensible par lequel Jésus promet sa présence aujourd’hui, ce truc fou par lequel Jésus vient se donner à nous et établir sa demeure en nous pour qu’il soit lui-même notre force, qu’il soit lui-même la force d’amour dont nous avons besoin pour combattre à notre mesure le mal de ce monde et de nos vies, Jésus qui se rend mystérieusement mais réellement présent pour traverser avec nous ce que la vie nous donne à traverser…
C’est complètement fou, c’est vrai ; c’est mystérieux, c’est vrai ; c’est livré à notre foi, notre confiance. Et c’est ce que nous célébrons à chaque eucharistie…
Je ne suis pas sûr que nous y comprenions grand chose à tout cela, mais l’essentiel en fait n’est pas de tout comprendre mais de faire confiance à Jésus… Je ne suis pas sûr que nous mesurions vraiment qui est Jésus et combien il est là avec nous, à nos côtés, comme il l’a promis. Mais dans le silence de nos cœurs, si nous acceptons de faire ce pari de confiance qu’il est là, alors nous pouvons déjà, maintenant, lui confier ce que ce mots éveillent ou réveillent en nous. Nous pouvons lui demander sa paix et sa force dans ce que nous avons peut-être à traverser. Nous lui offrons, tout simplement, ce qui nous habite… Et tout à l’heure, en nous approchant pour communier, nous lui déposerons ce qui est peut-être lourd à porter dans nos vies ou dans celle de ceux qui nous entourent, et nous lui demanderons chacun : Seigneur, viens me rejoindre, viens me dire ta Présence, sois ma force, viens me donner Ta paix…
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[1] Le samedi soir avec les enfants de la catéchèse démarrant un parcours vers le baptême et le dimanche matin avec ceux commençant leur parcours vers la 1ère communion.