Le passeur de Dieu
L'auteur est prêtre, dans le diocèse de Marseille. Un prêtre, il est vrai, assez insupportable parfois dans sa façon hautaine de juger les autres prêtres, dans certains de ses écrits. Comme si lui savait, comment si lui allait sauver l'Eglise de je ne sais quoi... Un côté un peu donneur de leçons qui m'exaspère... Certes il a un succès certain auprès d'un certain public, mais quand même, ce n'est pas forcément une raison pour se croire au-dessus des autres et de le faire savoir (en tout cas de le faire savoir ainsi) !
Pourquoi lire alors ce livre que je présente ici ? A vrai dire, ça m'a interpellé. Le titre peut-être mais surtout que l'homme en question écrive un roman. J'ai eu envie de voir, ou plutôt de lire. Et c'est pas mal, je l'avoue. C'est original, bien vu, un peu étonnant parfois car il y a quelques longueurs et quelques passages à mon avis un peu techniques théologiquement (sur lesquels je ne suis pas toujours d'accord d'ailleurs). Du coup un roman à la fois pour toucher sans doute des coeurs loin de Dieu, en tout cas en questionnement, et en même temps un roman pas si facile que cela à lire, je pense. Il faudrait entendre l'avis de non-pratiquants, voire de non-croyants qui se poseraient des questions de sens et sur Dieu et qui auraient lu ces pages...
L'histoire est assez banale : un jeune homme qui vit selon selon son instinct, ses intuitions, ses désirs aussi, qui se retrouve quelques jours dans une sorte de monastère et là, comme par surprise (enfin... on s'y attend tellement...) qui découvre Dieu. Une histoire parsemée de plein de petites phrases et petits conseils spirituels plutôt intéressants et qui en font sans doute l'intérêt...
C'est pas mal, je le redis, et les rencontres du jeune homme avec chacun des frères moines et surtout avec lui-même sont bien vues...
Un roman d'initiation, un voyage initiatique, mode catho. Pourquoi pas.
Michel-Marie Zanotti-Sorkine, Le passeur de Dieu, Robert Laffont éditeur, janvier 2014, 229 pages (19 euros).