Le Saint-Esprit, présence de communion

Entre Ascension et Pentecôte, le temps de l'esprit Saint, pour le demander, l'attendre, l'accueillir. Et si c'était le temps aussi pour relire un peu quelque chose qui nous aide à approfondir qui est l'Esprit Saint ? Moi c'est mon choix cette année ! Et j'ai tiré de ma bibliothèque un livre qui a presque mon âge signé du frère Pierre-Yves Emery, de Taizé : Le Saint-Esprit, présence de communion.

Comme souvent, pour ne pas dire toujours, avec les ouvrages du fr. Pierre-Yves et plus largement ceux des frères de Taizé, ce n'est pas d'abord de la théologie spéculative, qui serait abstraite et complexe, mais surtout de la théologie spirituelle et biblique. Non pas que ce soit moins intelligent ni même moi dense par moments, mais quand même, de ce fait là,  plus accessible, plus enraciné dans l'expérience, celle de la vie de foi et celle de cette double-quête de Dieu que nous racontent les Ecritures (celle du peuple qui apprend petit à petit qui est Dieu et celle de Dieu envers ce peuple qu'il veut rejoindre et à qui il veut se révéler).

Ces pages nous parlent donc de l'Esprit Saint, mais comment le dire si ce n'est en référence au Fils qui l'annonce et au Père qui en est la Source ? C'est un donc un livre de théologie trinitaire qui, par l'Esprit Saint, nous donne d'approfondir aussi notre connaissance de Dieu Père et de son Fils Jésus Christ. La méthode suivie et le plan de réflexion sont d'ailleurs ainsi présentés par l'auteur (p.11) : “partir du Christ, puis du Père, pour savoir qui est l'Esprit. Car il n'est de connaissance de l'Esprit que trinitaire, et il n'est d'approche de l'Esprit que médiate : c'est seulement dans notre communion avec le Christ et dans notre communion avec le Père que l'Esprit se laisse deviner. Et la communion (...) est tellement la caractéristique de son action, que seule elle nous permettra de comprendre les conséquences du don de l'Esprit en nous : une communion avec nous-mcm, non moins qu'une communion avec autrui.”

Le plan du livre étant ici donné, l'auteur poursuit et précise — je vous le partage comme un avant goût ou comme une invitation à la lecture — :

“Jamais il ne faut cesser de penser à l'Esprit et de l'invoquer. Et jamais il ne s'agit pour nous d'en parler comme d'une réalité qui serait en notre possession ou à notre disposition. L'Esprit nous est vraiment donné, mais s'il vit en nous c'est toujours pour nous ramener au Christ, pour nous tourner vers le Père, pour nous donner à nous-même, pour nous ouvrir au prochain. Jamais il n'attire l'attention sur lui, jamais il ne se laisse saisir en lui-même, jamais il ne se laisse isoler de cette quadruple communion.

Il est toujours au-delà de ce que nous croyons percevoir de lui, et toujours un peu ailleurs de là où nous voulons le localiser, puisqu'il est communion, c'est-à-dire circulation de vie et d'amour.

Il est aussi, en même temps et toujours, en deçà et au-delà des mots que nous employons pour parler de lui et de la représentation que nous tendons à faire de lui — en deçà et au-delà : infiniment plus intérieur, mais d'un tout autre ordre, transcendant, pour utiliser un terme quelque peu savant.”

Entre Ascension et Pentecôte... Demander et accueillir l'Esprit Saint... Et pourquoi pas mieux le découvrir et le connaître ? Alors, vous, quel livre pourriez-vous ouvrir ?

Au fait, c'est à noter, ce livre du fr. Pierre-Yves aborde évidemment des questions de vie spirituelle et n'élude pas alors la dimension psychologique qui lui est liée ou du moins qui vient parfois (souvent ?) interférer. C'est intéressant.

Et — bonus — notez encore que régulièrement, au fil des pages, le réflexion est ponctuée de prières à l'Esprit Saint publiées antérieurement par l'auteur et qu'il offre là à notre méditation, comme des respirations spirituelles...

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Pierre-Yves Emery, frère de Taizé, Le Saint-Esprit, présence de communion, Les Presses de Taizé, 1980, 222 pages.

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Illustration : Arcabas, La Trinité, église St Vincent de Paul, Grenoble (1993).