18 Décembre 2018
Mardi de la 3ème semaine de l’Avent
Carmel St Joseph (Bruxelles)
Jr 23,5-8 / Ps 71 (72) / Mt 1,18-24
Le mot qui me vient, me sœurs, à l’écoute et à la méditation de cette page d’Evangile, c’est le verbe « consentir ». Peut-être parce que c’est le mot que j’ai appris à faire mien au cours de cette année 2018, au cœur de ce qui m’était donné à vivre dans la patience des jours… « Consentir »…
Oui, le « oui » de Joseph dans sa réponse à l’ange qui l’a visité en songe, le « oui » de Joseph au projet de Dieu, est un consentement. Il consent (comme Marie, dans l’évangile de Luc, et avec elle) à l’histoire du salut qui advient dans son histoire à lui et qui peut alors advenir par lui au monde. Joseph consent à ce qui est en train d’advenir, il ne subit pas : il n’est pas passif, il dit « oui », en prenant chez lui Marie, et il accepte et coopère ainsi, par ce « oui » en actes, au projet de Dieu.
Et je crois que c’est cela la foi. C’est de l’ordre de ce « consentir ». Alors « Le-Seigneur-sauve » peut venir et va devenir pleinement « Dieu-avec-nous », Jésus, l’Emmanuel.
Oui, Dieu nous sauve et veut nous sauver en étant avec nous. Il nous reste pour cela à discerner son passage en notre vie et dans ce monde, à l’accueillir et le reconnaître, et à le laisser advenir au cœur de ce que nous vivons. Il vient naître et il veut naître aujourd’hui encore en ce monde et en notre histoire.
Consentir à ce mystère... L’invitation elle est à renouveler en ce temps de Noël qui vient notre « oui » au Christ, renouveler notre consentement à ce mystère de l’incarnation, le mystère du salut…
Tout cela se passe, nous dit le texte, au cœur de la nuit. Pour Joseph c’est en songe, donc comme en rêve, c’est ténébreux ou plutôt c’est flou. C’est en songe c’est-à-dire en rêve doublé d’une intuition profonde en soi. Joseph, et nous après lui, devons consentir, faire confiance, au cœur de cette nuit et au cœur de ces intuitions de vie qui sont là en nous et qu’il nous faut sans cesse et toujours apprendre à entendre, au cœur de nos bouillonnements intérieurs, qui sont même des tempêtes parfois.
Seule compte alors cette Bonne Nouvelle que reçoit Joseph et nous avec lui : le Sauveur vient naître en ce monde. Il est l’Emmanuel. Oui, il vient à notre rencontre « Le-Seigneur-[qui]-sauve », et il sauve en voulant se faire le tout-proche, « Dieu-avec-nous ». La voilà la Bonne Nouvelle : sa présence est salut.
Alors, dans cette eucharistie où nous célébrons en Christ ce mystère là, nous aussi consentons à ce qui advient pour nous dans l’aujourd’hui concret des jours et des questionnements, écoutons en nous ce que la vie appelle à la vie et remettons tout dans les bras du Père. En confiance. En consentement. C’est là que Dieu veut nous rejoindre, dans ce que nous sommes, c’est là qu’il veut nous prendre avec lui pour être « Dieu-avec-nous », « Le-Seigneur-[qui]-sauve », Jésus, l’Emmanuel.
Consentir et déposer en Dieu, dans la confiance du salut promis, du salut qui advient, c’est bien le mystère que nous célébrons en Christ à chaque eucharistie, ce soir encore. Amen.