Homélie mardi 29 janvier 2019

Mardi de la 3ème semaine du Temps Ordinaire

Carmel St Joseph (Bruxelles)

He 10,1-10 / Ps 39 / Mc 3,31-35

 

Nous le savons, il le dit souvent, le Christ vient accomplir la Loi et même l’Alliance première, il vient la renouveler. Et nous venons de le réentendre dans la 1ère lecture, il a offert dans cette logique là sa vie en sacrifice, une fois pour toute, ce que nous célébrons à chaque eucharistie.

Il offre sa vie en sacrifice, il s’offre pour faire ainsi la volonté du Père ; et voilà que dans notre évangile de ce jour il nous dit qu’être de ses proches, comme Marie sa mère, qu’être de ses disciples, c’est faire nous aussi la volonté du Père. Comme lui.

« Me voici (…) pour faire ta volonté ». Cette parole du psalmiste qui devient la sienne doit être aussi la nôtre. Cette parole qui est la sienne trouvera écho, au moment de la Passion, dans sa prière à Gethsémani : « Eloigne de moi cette coupe – celle du sacrifice, justement – éloigne de moi cette coupe ; mais non, non pas ce que je veux mais ce que tu veux, Père »

Pour faire la volonté du Père il nous montre que le chemin c’est celui d’un consentement, un consentement libre, ce consentement qui va passer par la Croix et donc par l’épreuve mais aussi par le doute.

Mais il y va, il s’offre pour notre salut, il se livre en sacrifice, sacrifice d’action de grâce – eucharistie – pour nous délivrer de tout péché en nous délivrant de tout mal et nous délivrant ainsi de toute mort. Et pour cela, en nous accompagnant au lieu-même de nos croix et de nos épreuves pour nous emmener avec Lui, pour nous « miséricordier » – si j’ose ce mot – nous « miséricordier » par le Père, c’est-à-dire nous offrir la consolation qui est déjà résurrection, nous offrir aussi le pardon qui est également résurrection, et nous ouvrir ainsi à l’espérance, nous donner de retrouver espérance.

Alors nous allons pouvoir en être témoins à notre tour, et nous voilà appelés à dire nous aussi : « Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté »...

La volonté du Père c’est le salut. Sa volonté c’est la miséricorde, c’est que nous soyons des « miséricordiés » qui font miséricorde. Ainsi peut-il agir très concrètement aujourd’hui. Sa volonté, pour le dire autrement, c’est que nous soyons des ressuscités, des relevés, qui deviennent pour d’autre des « ressuscitants ».

C’est à la fois la Bonne Nouvelle du don de sa vie par le Christ, ce don de sa vie que nous célébrons à chaque eucharistie, et c’est la mission qui nous est confiée, devenant par notre communion à ce mystère sacrement(s) de sa présence, c’est-à-dire le signe qu’il est là avec nous au cœur de ce que nous vivons et traversons et le moyen qu’il se donne pour agir aujourd’hui au cœur de cela même que nous vivons et traversons…

Et nous aussi nous faisons de notre vie une eucharistie, un sacrifice de louange, dans ce don de nous-mêmes auxquels il nous appelle, à notre mesure, là où il nous attendra, et avec Lui qui se fait notre force. Nous sommes en tout cas appelés à cela.

Et pour entendre où il nous attend et nous précède, pour répondre à l’appel, nous le savons, il nous faut écouter la Parole et la laisser prendre résonnance en nous, il nous faut écouter aussi les appels du monde et du frère, et laisser cela entrer également en résonnance en nous ; et tout cela, le porter dans le silence de la prière. Pour le dire autrement, il s’agit là encore de consentir : consentir à la Parole, consentir à l’autre, consentir au silence ; pour pouvoir consentir librement à faire la volonté du Père.

C’est quasiment une béatitude, du moins une promesse de vie, pour nous et pour celles et ceux de qui nous allons nous faire proche au nom de Jésus et de l’Evangile, au nom du Père miséricordieux : «  Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère »

« Me voici, Seigneur, je viens faire ta volonté, [moi qui veux dire et qui veux vivre] ton amour et ta vérité » [*]... Amen.

 

[*] Cf. Ps 39 (verset 8, 9 et 11).

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :