Jean Vanier. Le sacrement de la tendresse
J’ai pu voir hier soir le documentaire de Frédérique Bedos sur Jean Vanier. Une salle de cinéma pleine, à l’écoute de ce géant de taille et de cœur qui dit des choses si vraies, en apparence si simples, et tellement urgentes pour notre monde.
Deux expressions qui reviennent comme des leitmotiv m’ont plus particulièrement touché ou marqué. La première, si souvent entendue de Jean Vanier ou lue dans ses livres, que les personnes handicapées mentales nous révèlent que tous nous sommes plus beau que nous n’osons l’imaginer, le croire. La seconde, qu’elles sont porteuses d’une innocence originelle. Aussi ne sont-elles pas une une sorte de malédiction, ou leur handicap n’est-il pas comme une punition de Dieu, une fatalité (ce qu’on pouvait entendre y compris dans l’Eglise il y a encore 50 ans), mais bien, mystérieusement, une bénédiction, car elles sont chemin vers Dieu et même chemin de Dieu vers nous, elles nous révèlent de façon innocente et spontanée qui nous sommes aux yeux de Dieu, tous, et notre commune et véritable humanité : aimables et aimants, souffrants certes, blessés, que seul l’amour sauve. Or ce salut passe par la relation. Et la relation transforme chacun. C’est de cela que l’Arche est signe pour notre mondee, au-delà de toutes barrières, y compris religieuses. Faire des murs que nous mettons entre nous des ponts pour des relations simples et vraies qui tous nous humanisent. Voilà ce que nous apprennent ces personnes. Voilà ce que redit avec force ce très beau documentaire.
Si on pourra regretter la qualité de l’image ou de certains plans de ce film, ou certains agencements entre interview de Jean Vanier et images d’archives ou scènes de vie dans les communautés de Troly/Breuil, Bethléem ou Calcutta, on est touché par l’homme et par le message, l’homme qui espère, dit-il, que le message survivra au messager.
Et j’ai été très touché par l’ouverture originale de ce documentaire : Jean Vanier qui nous regarde, qui s’adresse à nous, spectateurs, qui nous remercie d’être là, et qui nous invite à parler autour de nous de ce que nous allons découvrir et entendre, et même à inviter d’autres à venir voir ce film. Et de fait, s’il passe près de chez vous n’hésitez pas ! Il faut... Vous ne regretterez pas.
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Pour ceux qui ne pourraient voir ce documentaire, je vous recommande tout spécialement le livre Un cri se fait entendre ou tout autre de ceux que je présente notamment dans ma rubrique Jean Vanier - Arche sur ce même blog.