Homélie vendredi 9 avril 2021

Vendredi  de la 1ère semaine de Pâques

Ac 4,1-12 / Ps 117 (118) / Jn 21,1-14

 

Avec ce récit, si vous faites marcher votre mémoire biblique, on se croirait retourné au début de l’Évangile, avec l’appel des premiers disciples et la pêche miraculeuse provoquant la réponse de Pierre à suivre Jésus. Sauf que ce n’est pas dans le même évangile, cette première pêche miraculeuse est en Lc 5. Mais c’est intéressant quand même, c’est intéressant que la tradition johannique l’ait repris et placé à cet endroit là, après le résurrection ; ça nous dit que ce qui est en train de se passer avec Pierre – Simon-Pierre, plus exactement, ce qui n’est justement pas qu’un détail – c’est un nouveau départ, un recommencement.

C’est comme si les apôtres étaient repartis à leur vie d’avant. Certes ils ont fait l’expérience du Christ ressuscité – on entendra le récit dimanche –, il leur a même remis l’Esprit Saint et les a appelés à être acteurs de réconciliations en son nom. Mais non, comme un retour à la case départ, comme s’ils ne savaient pas trop, ou comme s’ils ne savaient pas bien par quel bout s’y prendre, alors en attendant ils vont faire ce qu’ils savent faire, leur vie d’avant, la pêche. Ce qui en plus nourrit sans doute mieux son homme !

Ce qu’il nous faut entendre c’est que Jésus vient. Le Christ ressuscité de nouveau vient les rejoindre, de nouveau veut se donner à reconnaître, en l’occurrence par ce signe de la pêche miraculeuse qui semble être un déclic pour celui que l’évangéliste appelle « le disciple que Jésus aimait », un rappel d’un déjà vécu.

C’est bien lui, le Christ Jésus, le Christ ressuscité, qui s’est déjà donné à reconnaître à eux.

Il est là. C’est bien lui qui ne se fatigue pas de venir à nous et de renouveler son appel à la suivre.

Voilà ce qu’il nous faut entendre, je crois, quels que soient nos reniements, quelles que soient nos difficultés à reconnaître parfois le Christ ressuscité qui vient nous visiter, dans telle rencontre ou tel évènement, quelles que soient nos difficultés aussi à ne pas vivre dans le passé et à se laisser conduire plus avant par le Christ, nos difficultés à tout quitter pour le suivre.

Inlassablement il vient et veut venir jusqu’à nous. Inlassablement il vient et veut se donner à reconnaître et à rencontrer, « de commencement en commencement » – comme disait fr. Roger, de Taizé –, de commencement en commencements qui appellent notre consentement à sa Présence, à son Amour, à son pardon, de consentement en consentement.

Il est déjà venu à nous, dans telle ou telle expérience particulièrement marquante et déterminante de notre chemin avec lui. Alors tout simplement, ce matin encore, faisons mémoire de cela, en action de grâce pour son Amour et sa Présence à nos vies, sa Présence de Ressuscité, sa Présence de Vie qui re-suscite toujours de la vie en nous.

Oui, comme nous le chantons avec le psalmiste : « [Rendons] grâce au Seigneur : il est bon ! Éternel est son amour ! ». Amen.

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