Homélie mercredi 28 avril 2021

Mercredi de la 4ème semaine du temps pascal

Ac 12,24 – 13,5 / Ps 66 (67) / Jn 12,44-50

 

Jésus nous le disait hier : « Le Père et moi nous sommes Un ». Et aujourd’hui avec cette page d’évangile, c’est comme si la liturgie voulait nous faire entrer plus avant dans ce mystère d’unicité.

Le voir, lui Jésus, c’est voir le Père, celui qui l’a envoyé, nous dit-il. Et croire en lui, Jésus, c’est croire au Père. Tout simplement. Croire c’est-à-dire le croire – croire ce qu’il nous dit – et mettre notre confiance en lui.

Croire en lui, Jésus, et croire par lui au Père, c’est croire en son salut, son amour sauveur. Qui n’est que volonté de sauver et donc de vie. Pas de juger ou de condamner. C’est Jésus qui le dit, donc le Père.

Certes il y a un jugement, car la Parole nous juge au sens où l’accueillir appelle à la mettre en pratique et vient mettre en lumière qui nous sommes et ce que nous vivons. Mais c’est pour notre salut. Le Père veut notre salut, il veut pour nous la vie. C’est l’entendre et la refuser, cette Parole, qui nous juge.

Le Père veut nous sauver. Et il commande au Fils, le Christ Jésus, de nous révéler ce salut, de nous révéler son amour. Et pour cela de nous apprendre à l’écouter, à le suivre, et à vivre de ce projet d’amour qu’est le Christ en sa venue, en sa Parole et en sa personne. Et cela sauve. Et cela est question de vie ou de mort, car c’est la vie éternelle qui, là, est en jeu.

C’est encore Jésus qui le dit – et donc le Père – : « le Père lui-même, qui m’a envoyé, m’a donné son commandement sur ce que je dois dire et déclarer ; et je sais que son commandement est vie éternelle ».

C’est une question de vie ou de mort. Puisqu’il ne s’agit rien de moins que de vie éternelle, c’est-à-dire de vie pour toujours, dans les deux sens du mot : toujours, éternellement, et tout-jours, chaque jour, car c’est là que se joue l’éternité. Dieu est hors du temps, le futur et l’au-delà sont affaire de maintenant, d’aujourd’hui. Vivre l’aujourd’hui de Dieu, comme disait fr. Roger de Taizé.

Vivre d’éternité. C’est le projet, c’est l’appel, c’est l’enjeu. C’est question de vie ou de mort, disais-je.

Alors il nous faut croire. Croire Jésus, croire en sa Parole et mettre là notre confiance. Et c’est une grâce à demander. Pour nous-mêmes, pour nous laisser renouveler chaque jour dans notre oui au Christ et par lui au Père.

Et c’est une grâce à demander pour que ça rayonne autour de nous, que nous reflétions la lumière qu’est le Christ en nos vies données par amour. Ce qui appelle notre participation, notre consentement. A la fois notre écoute de la Parole mais aussi notre silence aimant qui veille celui qui tout-jours nous précède et nous attend. Mais encore la mise en pratique de ce qui nous aura été donné, révélé, et de ce que ça appelle concrètement à vivre.

L’enjeu, l’urgence, c’est la vie éternelle. Le salut. En nous et par nous. Œuvre du Christ qui est celle du Père, mais qui appelle notre participation, notre consentement.

« Qui m’a vu a vu le Père », dit Jésus. « Qui croit en moi croit en celui qui m’a envoyé », nous dit-il aujourd’hui. Et donc qui le reçoit en son eucharistie reçoit la vie même de Dieu. Puisons en ce lieu-là notre force pour avancer, aujourd’hui encore, pour avancer en vie d’éternité, nous laisser configurer en vie éternelle.

Et rendons grâce au Seigneur pour le don de lui-même, pour que nous vivions ! Ayons foi en cela. Croyons-le. C’est bien ce que nous célébrons.

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