Homélie mardi 4 mai 2021

Mardi de la 5ème semaine du Temps pascal

Ac 14,19-28 / Ps 144 (145) / Jn 14,27-31a

 

Nous poursuivons notre écoute du chapitre 14 de l’évangile de Jean, et ce matin Jésus annonce sa résurrection. Sa mort et sa résurrection : « Je m’en vais et je reviens vers vous ».

Voilà une phrase un peu étonnante... A la fois annonce de sa résurrection à venir, sans doute – ce que ses disciples ne pourront comprendre qu’après, et ce ne sera pas si simple, nous le savons –, mais aussi, je crois, annonce pour nous de son aujourd’hui avec nous. Jésus parle au présent – « je reviens »– ; il s’agit d’un même mouvement que son départ et ce retour, et même, ai-je envie de dire, d’un même évènement : « Je m’en vais et je reviens [ainsi, je reviens alors] vers vous »

Ce mouvement – ce double et même évènement – le conduit au Père, dit-il. Et il l’annonce déjà – et encore – à ses disciples afin que lorsque cela arrivera, ils croient. Sa mort et sa résurrection, sa présence autrement dans l’aujourd’hui de leur vie.

Et Jésus les invite déjà à la joie, sa joie promise. Car c’est Bonne nouvelle. Nous, nous le savons bien, nous le croyons, nous le fêtons depuis plusieurs semaines. Mais pour eux cela va passer par l’évènement traumatisant de la mise à mort sur la Croix…

Mais Jésus leur annonce déjà que c’est Bonne nouvelle, que ce n’est pas un drame, un évènement tragique, aussi dramatique est-il pourtant à vue humaine. Ce départ annoncé, nous le savons et il le dit déjà, c’est Bonne nouvelle, car ce passage de la mort à la vie autrement et plus forte que tout mal, ce passage de la mort à la résurrection, ce passage de la perte de l’Aimé à une présence autre, c’est le chemin qu’il nous ouvre, chemin de vie, chemin de salut.

Il va au Père, et là il nous précède. Sa présence de ressuscité va attester que Dieu a bien sauvé, que le salut annoncé est promesse de vie et que ce chemin qu’empreinte et que nous indique le Fils se réalise et donc se réalisera pour nous aussi.

Et quand les disciples vont comprendre vraiment, quand ils vont faire l’expérience qu’il est là, et que ces mots vont descendre en eux et devenir Parole de Vie, alors le Christ ressuscité pourra remonter définitivement au Père – ce que nous allons fêter à l’Ascension.

Mais il revient. C’est un présent. Et nous le savons, nous allons le fêter à l’Ascension et à la Pentecôte, il est présent tout-jours mais autrement, notamment par le don de l’Esprit Saint et par son Église qui vit l’Évangile à son école. Et il se donne, nous le croyons, notamment par les sacrements. Il revient.

Et nous voilà comme les disciples, appelés à accueillir sa paix, cette paix dont ils vont avoir besoin après le traumatisme de sa mort et qu’il leur donne quand il vient à eux, cette paix qui va les faire passer de l’incompréhension à la foi, de la désespérance à la joie, des ténèbres à sa lumière. Et Jésus ressuscité va les entraîner dans cette dynamique pascale, se faisant proche d’eux. Et ça nous est promis à nous aussi, et il nous entraîne avec eux, chemin qui conduit au Père, en vie éternelle. Dès l’aujourd’hui de nos jours.

Il vient, il revient, pour nous aussi ; il veut et il vient nous rejoindre nous aussi, ce que nous célébrons à chaque eucharistie, et qui est comme le condensé, la synthèse, de toute notre vie chrétienne et donc de toute Présence du Christ à notre vie.

Nous le célébrons de façon particulière à chaque eucharistie, nous en faisons mémoire et l’accueillons réellement. Mystérieusement mais réellement.

Alors nous pouvons chanter au long des jours : « Il est grand le mystère de la foi » ; et nous pouvons proclamer la joie de sa résurrection. Sa mort et sa résurrection. Et sa venue qui déjà nous offre sa paix et sa joie. Cette paix et cette joie intérieure qui son signe et trace de son passage en notre vie, signe et trace de la Pâques de l’aujourd’hui de sa Présence. Amen.

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