17 Décembre 2021
Vendredi 17 décembre 2021 (3ème semaine de l’Avent)
[Carmel ND de Surieu]
Gn 49,1-2,8-10 / Ps 71 (72) / Mt 1,1-17
Avec cette page d’Évangile nous entrons dans la dernière ligne droite avant Noël, nous entrons dans ces jours tels une neuvaine préparatoire aux fêtes de la Nativité.
Et cette page d’Évangile, elle ne fait pas partie de celles que nous méditions le plus, je ne crois pas ! Et pour cause ! Il y a quelque chose d’un peu fastidieux dans cette longue généalogie… Et pourtant…
Avec cette page d’Évangile s’inaugurent les temps nouveaux. Un nouveau commencement. Nous sommes au début de l’évangile de Matthieu, lui-même au début des livres de la Nouvelle Alliance. Et tout cela commence par deux récits d’engendrement de Jésus, comme les livres de l’Alliance Première commençaient par deux récits de création. Cela, déjà, devrait attirer notre attention…
Le récit premier des commencements, au livre de la Genèse, mettait en poème l’ordonnancement du monde, Dieu qui met les choses en place, méthodiquement.
Ce récit d’Évangile, cette longue généalogie, vient raconter et rappeler l’ordonnancement du temps, cette fois-ci, et son sens, sa direction. Et c’est toute l’histoire du salut qui nous est ici résumée, en trois fois quatorze générations dit Matthieu – mais à peu près, si on n’est pas trop regardant sur le décompte précis. Oui, c’est toute l’histoire du salut qui se dit là, jusqu’en ce qu’elle prépare et annonce, à savoir la venue du Christ Jésus, fils de David et fils d’Abraham.
Fils d’Abraham ? c’est-à-dire qu’en Jésus de Nazareth, celui qui vient, nous entrons dans le temps de l’accomplissement des promesses de bénédiction pour une multitude de nations. L’Alliance s’accomplit et va s’élargir à tous.
Fils de David ? c’est dire que cet enfant qui va naître est bien ce roi attendu, ce Messie que le peuple attend et espère.
Le voilà qui vient. Le voilà qui récapitule toute l’histoire d’Israël, jusqu’en ses méandres, ici suggérés par telle ou telle figure qui nous est citée – ses méandres, c’est-à-dire ses manquements à l’Alliance comme ses épreuves.
Le voilà qui vient au cœur de l’Histoire, pour nous y entraîner avec lui et inaugurer ce Royaume nouveau qu’il nous faut et qu’il nous faudra apprendre à accueillir et à faire germer, jour après jour et jusqu’à la fin des temps.
Avec le Christ Jésus nous voilà promis au salut, et appelés à nous laisser façonner par l’histoire sainte d’Israël qui n’est autre que la nôtre, avec ses méandres, nos manquements à l’Alliance comme nos épreuves.
Il vient ce Roi qu’annonçait déjà le livre de la Genèse – on l’a entendu dans la 1ère lecture –, ce roi issu de Juda, celui que Dieu nous donne, lui le seul Roi de son peuple, lui qui gouverne sur sa création et sur le temps, maître des temps et de l’Histoire.
Il vient ce Roi qui nous est donné et qui nous appelle aujourd’hui encore à l’accueillir et le choisir comme maître de notre vie, en notre marche quotidienne, et pour l’engendrer aujourd’hui encore à l’histoire des hommes et à ce monde en marche vers son terme, Dieu lui-même qui veut pour nous le salut et la vie.
Alors ce matin encore célébrons-le qui vient à nous. Accueillons-le qui veut faire sa demeure en nous et par nous en ce monde. Laissons-nous transfigurer par sa venue en l’aujourd’hui de notre histoire, et préparons-lui le chemin en veillant dans la foi. Amen.