Homélie mercredi 8 mars 2023

Homélie mercredi 8 mars 2023

Mercredi de la 2ème semaine de Carême

[Carmel de Surieu]

Jr 18,18-20 / Ps 30 (31) / Mt 20,17-28

 

Voilà 15 jours que nous sommes entrés en carême, et les textes de ce jour viennent nous rappeler ce vers quoi nous marchons, ce qui doit orienter notre regard et notre marche : le mystère de la Croix et de la Pâque du Christ.

L’évangile qu’on vient d’entendre, d’abord, avec cette annonce explicite de Jésus de sa Passion et de sa Résurrection à venir.

L’évangile, encore, avec cette demande de la mère des fils de Zébédée et la réponse que Jésus lui fait de ceux pour qui la place à sa droite et à sa gauche est déjà préparée. Car le trône qui dira sa royauté n’est-ce pas justement celui de sa Croix ? Et à sa gauche et à sa droite, nous le savons, ce sont les deux larrons en croix que l’on retrouvera. Et notamment le « Bon larron » dont les mots seront pour une part assez proche de ceux du prophète Jérémie, dans la 1ère lecture :

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne » ; on pourrait presque dire, en écho à la prière de Jérémie : « Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence »

Ceci dit, ces mots de Jérémie sont vraiment et d’abord, eux aussi, une annonce de ce mystère de la Croix qui doit orienter notre marche de Carême. Les mots de sa prière pourraient être ceux du Christ au Père, et ils annoncent l’offrande de sa vie que le Christ fait au Père pour nous, pour notre salut.

« Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux ta colère. »

« Père, pardonne-leur, dira Jésus en Croix, ils ne savent pas ce qu’ils font »

Ces mots, associés à ceux du Psaume, sont un cri de confiance au Père, une confiance à laquelle nous sommes appelés nous aussi et pour laquelle ce temps de carême nous est donné pour qu’elle soit renouvelée en nous.

Et ces paroles de confiance, si elles sont mises en résonance avec cet autre cri sur la Croix, le « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? », ces paroles viennent rejoindre nos propres paradoxes de foi à tous, face au mal et à la souffrance et face à la violence qui peut s’acharner sur l’innocent ; cela vient rejoindre nos pourquoi, mais aussi nos appels de confiance en Dieu, malgré tout parfois.

Et Jésus assume notre condition humaine jusque là. Il porte nos cris vers le Père, tous nos cris. Pour nous entraîner avec lui dans la confiance d’un salut, ce salut pour lequel il consent à avancer jusqu’à la Croix, ce salut pour lequel il consent à boire à la coupe qui vient, celle du sang versé par amour et pour notre salut.

Alors déposons auprès du Père tous nos cris et ceux du monde, nos cris de douleur et de souffrance, tous les pourquoi face au mal qui défigure ce monde et Dieu lui-même, mais aussi nos cris de confiance.

Que nous puissions redire avec les psalmiste, et le dire avec foi et avec le Christ : « … c’est toi mon abri. En tes mains je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. (…) « Tu es mon Dieu ! » Mes jours sont dans ta main : délivre-moi »

Et que nous puissions croire en ce salut. Pour nous aussi, et pour celles et ceux qui s’en remettent à notre prière et vers qui le Christ nous envoie, pour en être témoins et serviteurs, à sa suite. Amen.

 

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