11 Mars 2023
Samedi de la 2ème semaine de Carême
[Carmel de Surieu]
Mi 7,14-15.18-20 / Ps 102 (103) / Lc 15,1-3.11-32
Hier nous étions vendredi – ce n’est pas un scoop ! – et les textes de la liturgie orientaient notre regard et notre prière vers le mystère de la Croix, le mystère de Jésus qui est rejeté et mis à mort.
Aujourd’hui nous sommes donc samedi, invités à entrer dans cette mort du Fils et en même temps dans l’attente et la joie à venir du Père qui va le sauver. Et qui veut sauver tous ses enfants.
Certes le Christ n’est pas ce fils perdu qui dilapiderait tous les biens du Père. Mais ce fils qui va se perdre et qui vit une traversée des abîmes de la misère, ce fils perdu, ne nous invite-t-il pas à contempler le Fils, le Christ, qui va descendre aux enfers, pour nous, pour nous faire revenir au Père et entrer dans sa joie, son amour, sa miséricorde ?
Le Fils, le Christ, va descendre aux enfers de tout mal et de toute mort de nos vies pour nous ramener au Père. Il veut nous faire entrer dans ce mouvement de retour au Père, quoi que nous ayons pu vivre, quel que soit notre péché ou nos chemins de morts. Car le Père est fidélité, fidélité à son amour, il est miséricorde – la 1ère lecture nous le rappelait.
Alors, comme le fils perdu, descendons en nous-mêmes, en ces jours de Carême. Regardons avec vérité où nous en sommes de notre vie et de notre vie avec le Seigneur...
Quels sont-ils, peut-être, nos éloignements de lui, mais aussi du frère – c’est-à-dire de tout frère et de toute soeur qui me sont donnés mais aussi qui croisent ma route – ?
Qu’avons-nous peut-être dilapidé aussi de ce que Dieu nous offre de lui-même ? Qu’avons-nous fait, par exemple, de sa Parole et des appels qu’elle nous adresse ? Et que faisons-nous de l’Amour, l’amour reçu du Père, ou pressenti, auquel nous sommes appelés ? …
« Revenez à moi de tout votre cœur », entendions-nous au tout début de notre Carême, par la bouche du prophète Joël…
Comme le fils perdu, descendons en nous-mêmes pour faire ce retour vers le Père. Le Père qui nous attend avec fidélité et miséricorde.
Laissons-nous conduire pour cela par le Fils, le Christ, qui vient nous chercher. Ne soyons pas comme le fils aîné de la parabole qui reste au-dehors, qui n’entre pas dans cette joie promise du Père, cette joie qui sera celle de la résurrection du Fils, le Christ, et par là-même la nôtre…
Que cette eucharistie nous donne d’y goûter déjà. Pour avancer avec le Fils, le Christ, vers cette joie du Père, celle de son amour qui sauve et veut nous sauver. Amen.