12 Décembre 2023
Mardi de la 2ème semaine de l’Avent
Is 40,1-11 / Ps 95 (96) / Mt 18,12-14
Nous la connaissons bien cette parabole mais il nous faut entendre et réentendre cet amour fou de Dieu qui veut retrouver celles et ceux qui se perdent, cet amour fou qui ne calcule pas si c’est raisonnable ou pas ou si c’est normal ou pas.
Dieu veut sauver tous les hommes – toute l’humanité – et n’en perdre aucun. Et il est venu en son Fils Jésus nous le révéler et nous y appeler. Nous le savons.
Cela veut aussi dire que lorsqu’il reviendra – ce que nous attendons en veillant dans la foi, et c’est bien le sens de ce temps de l’Avent – quand il reviendra il en sera de même. Son jugement ne sera pas un jugement qui calcule et qui vérifie la qualité ou la perfection de nos vies, mais un jugement dans l’amour qui veut sauver et n’en perdre aucun, qui veut repêcher celles et ceux d’entre nous qui seraient perdus, celles et ceux qui se seraient égarés ou détournés, celles et ceux d’entre nous et autour de nous que les choix ou la vie auront rendus comme morts et perdus. Pensons à la parabole du Père très aimant et de ses deux fils, en Lc 15.
Je pense à ces jeunes que je croise ou que j’accompagne, à la paroisse Saint-Joseph, à ces personnes aussi autour de nous, ou peut-être même dans nos familles, qui se sentent parfois perdus ou trop loin de Dieu ou pas dignes de son amour, pour tout un tas de raisons. Comment leur donner à entendre cette Bonne nouvelle de cet amour fou de Dieu qui est prêt à tout pour chacun de nous ?
Nul n’est trop loin de Dieu… Ces mots sont ceux d’une hymne de carême qui me revenait ce matin et qui dit : Point de prodigue dans pardon qui le cherche, nul n’est trop loin pour Dieu… Point de blessure que sa main ne guérisse, rien n’est perdu pour Dieu… Point de ténèbres sans espoir de lumière, rien n’est fini pour Dieu…
Le Christ Jésus est venu – et il vient – pour les malades et les pécheurs, et aujourd’hui encore il veut nous rejoindre en nos découragements, nos blessures, notre péché, aujourd’hui encore il veut nous sauver du mal qui défigure nos vies et ce monde.
Alors il nous faut préparer sa venue, comme nous l’a redit le prophète Isaïe. Il nous fait consentir à nous laisser « retrouver », comme disait notre page d’Évangile.
Comment ? Comment l’accueillir là, en ce lieu là des ténèbres de nos vies et de nos égarements ? Tout simplement, déjà, les lui offrir, les lui déposer. Et donc oser les regarder en vérité.
Et là, croire que Dieu peut et qu’il veut me rejoindre, pour me guérir, me sauver, me relever.
L’enjeu c’est celui de l’amour. C’est de croire en cet amour fou de Dieu, croire que Dieu aime chacun, que Dieu voit la brebis qui manque. Croire cela pour moi et pour l’autre qui se perd. Croire cela et me laisser consoler par Dieu et par le frère, la sœur, qui veut m’aider. Pensez à la parabole du Samaritain, en Luc 10.
Voilà d’ailleurs comment préparer encore la venue du Seigneur, comment attendre son retour, comment rendre droit son chemin : être témoins en paroles et en actes de ce salut de Dieu. Être, et apprendre à être, tel ce berger qui part à la recherche de celui ou celle qui se perd.
« Consolez, consolez mon peuple », nous a redit le prophète Isaïe. Et pour cela se faire proche, comme le Seigneur qui vient. Se faire proche à son école, à sa suite. C’est bien l’enjeu de l’appel à écouter sa Parole, jour après jour, et à contempler le Christ Jésus en son incarnation… C’est bien aussi le défi de toute vie communautaire…
Alors confions au Seigneur, en cette eucharistie, les visages ou les situations que ces mots font peut-être remonter en nous. Et redemandons-lui tout simplement, mais avec insistance et surtout avec confiance : Viens Seigneur Jésus. Amen.