13 Décembre 2023
Mercredi de la 2ème semaine de l’Avent
Is 40,25-31 / Ps 102 (103) / Mt 11,28-30
« Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, dit le Seigneur, je vous procurerai le repos. »
Ce verset d’évangile a toujours résonné très fort en moi, telle une Parole de vérité, une Parole de vie reçue et donnée. Et cela bien avant ces années de maladie qui marquent mon ministère et toute ma vie avec le Seigneur.
Il s’agit de venir au Christ qui est là. Venir au Christ qui est venu en notre humanité pour y révéler et y offrir le salut de Dieu.
Venir à lui qui vient, c’est une histoire de rencontre, de rdv, une histoire d’Alliance ; avec ce Dieu qui veut marcher avec nous et nous conduire, ce Dieu qui veut, par la venue de son Fils, porter avec nous le poids des jours.
Le Christ Jésus se fait notre compagnon de route. Il est venu en notre humanité pour cela, pour nous rejoindre jusqu’au plus profond de ce qui fait le drame de toute vie, à savoir la violence du mal qui défigure nos vies et ce monde, et parfois la lassitude à vivre.
Il vient là, jusque-là, pour nous ouvrir, par sa mort et sa résurrection, un chemin de vie et d’espérance, malgré tout mais pleinement.
Il est là ce salut promis que nous célébrons à chaque eucharistie et que nous attendons en veillant dans la foi.
Il est là ce salut promis auquel nous pouvons déjà goûter quand nous déposons au Christ le poids des jours et qu’il nous est donné de trouver ou de retrouver en lui, avec lui, un peu de force pour avancer et surtout pour croire que malgré tout cette vie et toute vie peuvent trouver sens…
« Venez à moi vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et moi, dit le Seigneur, je vous procurerai le repos. »
Il ne nous dit pas qu’il va supprimer toute souffrance ni toute épreuve, du moins ici-bas ; et nous voyons bien, d’ailleurs, combien notre monde reste marqué par la violence et le péché alors-même que le salut nous est déjà acquis. Et si nous nous découragions, si nous désespérions peut-être, ce temps de l’Avent nous est justement donné pour réentendre ces promesses de vie et de salut. Et pour nous renouveler dans cette confiance et cette espérance.
Car Dieu tient promesses. C’est ce que nous allons fêter à Noël. Et nous le voyons bien avec les textes de ce jour et plus largement avec toutes les lectures de ce temps de l’Avent, nous entendons bien que les paroles et la vie de Jésus nous disent cet accomplissement des promesses qui nous ont été faites par les prophètes.
Ce matin encore, avec ce que Jésus nous dit dans cette page d’évangile qui fait écho au prophète Isaïe, lui qui affirmait déjà que Dieu « rend des forces à l’homme fatigué, il augmente la vigueur de celui qui est faible. » Et le prophète d’ajouter que « ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles »…
Dieu nous donne force et nous redonne confiance et espérance par la venue du Christ et par sa présence, lui qui nous a promis cette présence pour tout-jours avec nous, jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 28,19), lui qui nous donne aussi la force de son Esprit Saint, lui qui veut être notre refuge, notre abri en toute épreuve – comme on l’entendra tout à l’heure encore après le Notre Père…
Le chemin pour vivre cela est presque tout simple, Jésus nous l’a dit dans la suite de notre évangile : « devenez mes disciples », c’est-à-dire nous mettre à son écoute, nous rendre présents à lui qui est là dans le secret de nos vies et qui n’attend qu’une chose de nous : que nous venions à lui, que nous lui déposions ce qui a besoin d’être porté, et que nous osions avec lui avancer dans la direction qu’il nous indiquera, celle de ses appels d’Évangile.
Ce qui nous est demandé, c’est de lui faire cette confiance-là, c’est de croire en sa lumière même dans les ténèbres que nous traverserions, c’est de croire en son salut déjà à l’œuvre. Et de nous y aider, de nous soutenir, en son nom.
C’est bien ce que nous pouvons demander ce matin encore en cette eucharistie ; pour nous-mêmes, peut-être, mais aussi pour celles et ceux qui s’en remettent à notre prière, et pour ce monde qui en a tant besoin. Amen.