Pas de vagues

Pas de vagues

François Civil est magistral dans ce film. D’ailleurs ce film c’est surtout lui. Et l’histoire, évidemment, quand même.

Lui – Julien, dans le film –, est prof de français dans un collège de banlieue. Il veut encourager les élèves, se faire plus proche pour leur donner de la confiance. Ce qui marche pour certains. Il est touchant de volonté, de sincérité. D’émotions aussi. Il y croit à son boulot.

Sauf qu’une élève, Leslie, va l’accuser de harcèlement. Et ça va lentement dégénérer. D’autres vont s’en mêler. Le directeur n’aura comme seule ligne de conduite le fameux « pas de vagues », et la peur va petit à petit s’installer. La suspicion aussi.

Francois Civil est magistral mais c’est un peu terrible et au final déprimant. Inquiétant aussi sur ce qui est montré de l’école… La lente descente aux enfers d’un jeune prof qui y croyait…

Pour en rajouter, notre homme est aussi homosexuel, en couple – j’avoue que ça m’a surpris, je ne m’y attendais pas, et ça m’a, dans un premier temps, interrogé car on a parfois l’impression que c’est devenu comme un passage un peu obligé aujourd’hui dans beaucoup de films. Cette homosexualité on lui reprochera de ne l’avoir pas dite. Cela en ferait-il un gars pas clair ?! Ça va en tout cas alimenter une certaine suspicion des collègues, et les élèves qui vont le découvrir vont faire tourner une vidéo sur les réseaux sociaux…

Le film c’est surtout François Civil, je le redis – et l’histoire quand même, évidemment. Ça vaut sans doute le coup d’y aller au moins pour sa prestation à lui. La jeune qui joue Leslie, aussi. Le reste, ben faut être en forme ! Ça reste intéressant comme plongée dans ce monde scolaire difficile de certaines banlieues, mais je crois qu’on le sait déjà, malheureusement. Après c’est exactement ce que dit notre jeune prof qui voulait y croire : et du coup, on fait quoi ?!

C’est inspiré d’une histoire vraie, celle du réalisateur de ce film, Teddy Lussi-Modeste (originaire de La Tronche, à côté de Grenoble) ; c’est ce qui lui est arrivé comme prof de français à Aubervilliers, c’était en 2020. C’est ici son troisième long métrage – les deux autres ont été réalisés en 2011 et 2017 et donc avant cette expérience douloureuse et terrible – sans doute faudrait-il même dire « dévastatrice ».

 

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