Homélie baptême d'Emma

Dimanche 4 août 2024 - Baptême Emma

1Jn 4,7-12 / Ps 22 / Jn 4,5-14

Je le disais au début de cette célébration, je ne sais pas qui est Dieu pour la plupart d’entre vous, s’il est quelqu’un ou une question ou une hypothèse, je ne sais pas quelle est votre foi à chacun, ce qui est sûr c’est ce qu’on a entendu dans la 1ère lecture que Manon et Jonathan ont choisie, quand St Jean nous dit : Dieu, personne ne l’a jamais vu. Ni vous ni moi. Et pourtant…

Dieu, personne ne l’a jamais vu de ses propres yeux et pourtant aujourd’hui nous avons décidé de lui confier Emma et son chemin de vie. Dieu, personne d’entre nous ne l’a vu et pourtant certains parmi nous pressentent quelque chose de sa présence et nous osons même croire que Dieu veut se faire présent à nos vies…

Dieu, personne ne l’a vu, mais Jésus Christ nous en parle, Jésus-Christ nous a révélé qui il est et à quoi il nous appelle. Et tout se résume de Dieu et de ses appels à ce qu’on a aussi entendu dans cette même 1ère lecture : l’appel à nous aimer les uns les autres.

Rien de très original, si on y réfléchit bien. Rien de très original car nous avons tous fait cette expérience d’une manière ou d’une autre que l’amour donne sens à nos vies, même quand il est douloureux ou blessé, car notre idéal de ce qu’il aurait pu être nous dit bien cette force de l’amour à laquelle nous aspirons tous.

Et c’est ça le cœur du message de l’évangile : l’appel à nous aimer. Et nous aimer comme Jésus nous le révèle, de l’amour même que Dieu a pour nous, s’il existe, ce que je crois – évidemment, sinon je ne serai pas là.

Le même St Jean dans la même 1ère lettre dira même que Dieu est amour. Et donc ça veut dire que rien mieux que l’amour nous dit qui est Dieu. Et que là où l’amour se vit en actes, Dieu est présent. Dieu qui veut pour nous la vie, la vie en plénitude, la vie éternelle, la vie qui donne sens à tout ce que nous sommes.

Et si l’amour dit Dieu, alors Dieu c’est comme l’amour : nous n’aurons jamais de preuve – l’amour ne se prouve pas, il s’éprouve. Et Dieu, comme l’amour, ça va être une histoire de confiance – une confiance que je peux donner car je pressens quelque chose en moi, comme un feu intérieur…

Dieu est amour, dit St Jean, Dieu nous appelle à aimer. Et peut-être qu’il n’y a rien d’autre à chercher à comprendre. Il y a juste à mettre là notre confiance et croire que là est le chemin du bonheur. C’est ce que je souhaite pour Emma que nous confions ce matin à Dieu et à son amour qui veut pour nous la vie.

Sur ce chemin, il reviendra à ses proches que vous êtes, et notamment vous ses parents et son parrain et sa marraine, de l’aider à croire qu’il y a un Dieu qui est là à nos côtés, un Dieu qui veut pour nous le bonheur, un Dieu qui nous appelle à aimer et qui veut se faire connaître de nous.

Et comme chacun d’entre nous, Emma sera invitée à découvrir l’histoire de Dieu, celle de nos bibles, l’histoire d’un Dieu qui veut se faire connaître des hommes et des femmes que nous sommes, l’histoire aussi de notre humanité qui cherche à comprendre où est ce Dieu que nos cœurs peuvent pressentir, comment il se fait présent à notre vie, et comment compter sur lui.

Ce Dieu-là, il veut pour nous la vie, il nous veut relevés, même, quand les épreuves de la vie nous cloueraient au sol, et il nous appelle, nous les disciples de Jésus, à oser être ses mains qui vont prendre soin et à oser être sa voix qui se risquera à des mots de consolation, de réconfort, d’encouragement. Et si nous apprenons à écouter au-dedans de nous, alors nous percevrons peut-être le murmure de sa présence : telle intuition de vie qui nous viendra, telle certitude de vie qui sera comme une force intérieure aussi pour se mettre en route ou pour oser croire encore que tout ce qui nous arrive peut trouver son sens.

Parfois, comme la Samaritaine de l’évangile qu’on vient d’entendre, nous ferons des rencontres qui vont peut-être nous bouleverser et nous remettre en route, nous donner de croire en la vie. Peut-être nous dirons-nous alors que Dieu était là, Dieu que nous ne voyons pas mais que pourtant nos cœurs peuvent pressentir.

Comme la Samaritaine de l’évangile, entendons ce que Jésus veut nous dire ce matin : Dieu peut combler nos soifs de vivre, c’est-à-dire nos désirs les plus profonds, il est source de vie pour qui ose mettre sa confiance en lui. Pas de façon magique, car Dieu ne prend et ne prendra que la place que nous lui laissons, mais à la mesure de la confiance que nous voudrons bien mettre en lui. Et je vous assure que ce ne sont pas que des mots, c’est ce que Dieu nous propose, je le crois vraiment.

Et cette source d’eau vive dont parle Jésus, cette source de vie éternelle, cette source du salut, l’amour de Dieu qui veut nous libérer de tout mal et de toute forme de mort en nos vies, cette source d’eau vive que Jésus promet, elle a un nom, pour nous chrétiens, elle s’appelle l’Esprit Saint, c’est la force de vie et d’amour du Père, la force de vie et d’amour que Jésus reçoit du Père et par laquelle nous croyons qu’il l’a ressuscité d’entre les morts.

Cet Esprit Saint c’est lui que par l’eau du baptême nous voulons répandre sur Emma pour que la foi puisse prendre source en elle et devenir un jour un torrent de vie et d’amour qui la rende plus solide et plus attentive aux uns et aux autres que sa route croisera.

C’est ce que Dieu veut pour nous, c’est en tout cas ce que Jésus nous en dit, c’est ce qu’il ne cesse de vouloir nous annoncer. Et c’est déjà ce que le peuple d’Israël avait compris, petit à petit…

Alors je ne sais où vous en êtes chacun de ce chemin de vie et de foi, je ne sais non plus ce que vous attendez de Dieu ou ce que peut-être vous n’attendez plus, et je ne sais comment vous recevez ces mots et ce que j’ai essayé de vous partager, en tout cas j’aimerais que là, maintenant, nous osions prendre un temps de silence pour écouter en nous ce que ces mots viennent éveiller et pour confier au Seigneur, tout simplement, ce qui nous vient, ce qui nous habite. Pour nous ou pour Emma. Mais aussi, peut-être, pour ce monde qui en a tant besoin… Amen.