5 Octobre 2024
Samedi de la 26ème semaine du Temps Ordinaire
[Carmel ND de Surieu]
Jb 42,1-3.5-6.12-17 / Ps 118 (119) / Lc 10,17,24
Nous sommes samedi, c’est donc le terme de la semaine, c’est le jour pour faire tout reposer, tout arrêter pour le Seigneur, tout orienter vers lui ou tout recueillir en lui.
Et ces textes qu’on vient d’entendre – l’évangile mais aussi la 1ère lecture – ces textes nous invitent justement à quelque chose de cela puisqu’ils nous invitent à la louange : rendre grâce de ce qui a été, et de ce qui a été donné.
Dans l’évangile il y a trois motifs à cela :
C’est intéressant d’ailleurs ce que Job a vécu et qu’on a suivi au fil de la semaine, ce passage qu’il a vécu, cette « pâque(s) » : il est passé d’une connaissance de Dieu, des idées sur Dieu, qui lui donnaient déjà confiance en Dieu, à une expérience de Dieu, au cœur de son épreuve terrible, celle d’avoir tout perdu, y compris ses enfants et tous ses biens, puis celle de la maladie. Cette épreuve aura été décisive pour lui, on l’a bien compris ; il y aura un avant et un après, alors même que ce fut sans doute assez court au regard de la longueur de sa vie : quelques jours, quelques semaines, où tout a failli basculer, où il est entré en procès avec Dieu, avec ses amis – sur Dieu –, et avec lui-même. Une sorte de combat de Jacob avec l’Ange (cf. Gn 32,25ss).
Quelques jours, quelques semaines tout au plus, où le combat intérieur fut rude, où les ténèbres auraient pu engloutir Job, mais sa foi fut plus forte, sa confiance en Dieu, même s’il fut ébranlé, même s’il a comme perdu toutes ses certitudes sur Dieu… Et Job est passé d’une connaissance de Dieu à l’expérience que Dieu est là. Il l’a vu de ses yeux, dit-il, alors qu’avant il le connaissait par « ouï-dire » – ce sont ses mots…
« Maintenant mes yeux t’ont vu » … Sa foi a été comme mise à nu, purifiée, et il ne sera plus le même. Et la vie passe, en surabondance, comme une nouvelle création. La vie à profusion. La vie qui a été plus forte que ces forces du mal qui se sont abattues sur lui. Job est vivant ; ressuscité, même.
« Maintenant mes yeux t’ont vu », dit Job… « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez », nous dit Jésus.
C’est l’appel à voir, à recueillir, ce que Dieu donne et fait dans nos vies, voir et recueillir son passage, sa présence, qui est vie. Et c’est là, au cœur de cela, qu’il nous faut oser crier vers le Seigneur, lui déposer tout ce qui nous habite.
Alors nous pourrons entrer nous aussi dans la louange, celle de Job et celle à laquelle nous invite Jésus, celle de ceux qui se découvrent et se reconnaissent fils et filles de Dieu, bien-aimés du Père, Dieu qui est là avec nous, Dieu qui sait que nous serons plus forts que toute épreuve, si nous y sommes avec lui. Amen.