La Petite Bonne

La Petite Bonne

C’est un récit magnifique. Bouleversant et terrible, mais magnifique. Sans doute ce qui serait mon « Coup de cœur » 2024 !?

J’ai aimé l'histoire, ce quasi huis-clos de vie blessées qui vont peu à peu se dire et même toucher du doigt la vie qui est là, encore, et qui les traverse, qui ne demande qu’à s’exprimer, malgré tout…

Et j’ai aimé le style, beaucoup ; alternant récit « normal », celui d’Alexandrine comme celui de Blaise, son mari, et ce récit en « bout de phrases » qu’est celui de leur bonne – original dans l’écriture et la mise en forme, qui donne quelque chose d’assez rythmé mais en même temps un peu hésitant par moments. C’est original et en même temps très agréable à lire…

L’histoire c’est celle de  « Monsieur », Blaise Daniel, cet homme revenu de l’horreur des tranchées et de la bataille de la Somme, défiguré et amputé des jambes et des mains. Le pianiste qu’il était n’a plus de raisons de vivre. Sauf que ça dure depuis des années ; et que « Madame » – sa femme Alexandrine – est là, qui a sacrifié sa vie pour s’occuper de lui et le maintenir « vivant » à ses cotés…

Blaise décide de la pousser à sortir, à vivre un peu pour elle, et c’est leur petite bonne qui va être chargée de s’occuper de lui. « Monsieur » a bien une idée derrière la tête de ce qu’il voudrait qu’il se passe maintenant pour lui, de ce qu’il attend d’elle, et que tout cela puisse cesser…

C’est magnifique et assez bouleversant. Et c’est très beau, même si c’est terrible. Des pages qui vous prennent et qui vous tiennent jusqu’au bout – moi en tout cas ; et j’en sors marqué, impressionné, avec une sorte de silence intérieur qui m’habite, qui s’est comme s’imposé peu à peu à moi devant ce que là j’ai pu lire…

———————

Bérénice Pichat, La Petite Bonne, Les Avrils, août 2024, 269 pages.

———————
Ce roman a reçu le Prix Lucioles 2024, prix annuel décerné par la librairie Lucioles à Vienne (en Isère).

La Petite Bonne
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :