Homélie mercredi 28 mai 2025

Homélie mercredi 28 mai 2025

Mercredi de la 6ème semaine de Pâques

Ac 17,15.22–18,1 / Ps 148 / Jn 16,12-15

Avec ces quelques mots d’évangile nous pourrions être invités à nous plonger au cœur du mystère trinitaire et contempler ce qui se dit là de chaque personne divine – je laisse ça à votre méditation personne, mes sœurs, et pourquoi pas à votre oraison de ce soir…

J’ai aussi entendu l’appel qui nous est adressé à demander à l’Esprit Saint qu’il nous enseigne toute chose, qu’il nous donne de connaître et de comprendre ce que le Christ veut aujourd’hui nous dire. Il nous conduira vers la vérité tout entière, nous promet Jésus, et nous donnera de connaître ce qu’il a reçu du Christ-Jésus.

Alors il nous faut demander l’Esprit Saint, jour après jour. Lui demander non seulement de comprendre les Écritures et ce qui, là, se dit de Dieu, du Christ et de l’histoire du salut, comprendre ce qui, là, veut se dire à nous aujourd’hui, mais il nous faut aussi demander à l’Esprit Saint de nous éclairer et nous donner d’entendre comment incarner aujourd’hui les appels de l’Évangile.

L’enjeu c’est celui de la mission. Et non pas nos bonnes idées à nous mais ce que le Christ veut faire aujourd’hui avec nous. Sa mission à lui et comment il nous appelle dans le réel concret des jours à annoncer la Bonne nouvelle du salut, et l’annoncer en paroles – comme St Paul dans la 1ère lecture – mais aussi en actes.

Demain nous entendrons cette promesse que le Christ nous fait : « Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint ; alors vous serez mes témoins (…) jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).

Être ses témoins. C’est l’enjeu. Et on a entendu avec la 1ère lecture que l’annonce en paroles ça ne marche pas toujours, ça ne suffit pas. Elle est nécessaire mais ça peut faire « flop » – comme pour un grand nombre des auditeurs de Paul ce jour-là. Il faudra que les mots prennent sens, il faudra que la Parole prenne chair, que ça prenne corps en nous, dans notre vie, que ça s’incarne !

« Le Verbe s’est fait chair », confessons-nous avec le Prologue de Jean. Et c’est bien ce que nous célébrons à chaque eucharistie : « Le Verbe [se] fait chair »

Il faut annoncer l’Évangile, évidemment, il faut semer la Parole dans les cœurs, alors elle pourra un jour prendre sens, prendre corps au cœur de ce que la personne vit.

Ça m’a fait penser à l’expérience des deux pèlerins d’Emmaüs : eux aussi ont eu l’annonce de la résurrection, par les femmes revenues du tombeau, mais c’est resté des mots qui ont sonné creux, ça n’a pas changé le fait qu’ils soient dans une sorte de désespérance aveuglante et qu’ils aient décider de se rentrer chez eux (cf. Lc 24, 22-24).

L’annonce en mots, même qui rejoint l’autre avec ce qu’il peut entendre et comprendre, comme St Paul le fait si bien dans la 1ère lecture, l’annonce en mots appelle aussi à faire route ensemble. Comme Jésus sur le chemin d’Emmaüs, faire route ensemble et prendre le temps de poser les choses, ce qui se vit, les questions, ce que les Écritures peuvent dire au cœur de ce réel-là, comment ça vient éclairer la quête de sens et le chemin qui se fait peu à peu.

Le pape François a beaucoup insisté sur cette dimension synodale de la mission : marcher avec. Et déjà dans son texte programmatique La joie de l’Évangile, au n°128 – c’est-à-dire pile au milieu ou quasi – déjà là il détaillait pas à pas comment s’y prendre pour une annonce qui se fasse au rythme de l’autre, de personne à personne, dans la mise en mots et l’écoute de ce que l’autre vit, ce qui le questionne, de ce que je peux moi partager alors de ma foi et de ce qui me fait avancer, et le Christ qui est là présent et m’accompagne, etc. etc. Vous irez relire, on ne perd pas son temps. On peut même prier avec ce texte, prier pour notre Église et relire comment ça s’est passé pour nous et en rendre grâce.

[La joie de l’Évangile, le n°128 – et même les n°127 à 129.]

Alors prions, prions pour notre Église, qu’elle se laisse renouveler du don de l’Esprit Saint. Qu’au souffle de son murmure en nos cœur nous écoutions ce que le Seigneur veut nous enseigner et où il nous envoie, comment. Et qu’alors la Parole puisse prendre chair dans les cœurs.

Et peut-être nous pouvons prendre le temps, là maintenant dans le silence de la prière, de faire mémoire de tel ou tel verset biblique qui a pu nous marquer et qui marque notre histoire, et de tel ou tel rencontre ou évènement qui font que ça a pris sens, que ça a peut-être même orienté notre chemin de vie ou de foi ; telle ou telle Parole pour laquelle nous pouvons rendre grâce.

Pour ma part j’en ai deux qui me sont venues spontanément ce matin, parmi quelques autres ; je vous les partage bien simplement :

  • la promesse de Jésus à la toute fin de l’évangile de Matthieu : « Et moi, dit Jésus, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20) ;
  • et puis cet appel, dans l’évangile de Matthieu encore : « Venez à moi vous tous qui peinez (…), et moi, dit le Seigneur, je vous donnerai le repos » – la paix du cœur (Mt 11,28)
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