L’étranger

L’étranger

Ce film est esthétiquement magnifique. C’est vraiment beau, presque telle un expo-animée de photos. Et de fait : la photographie est impressionnante, les portraits et les jeux de regards, les lumières (avec les effets du noir et blanc), les paysages aussi...

Je ne sais si le scénario respecte complètement le roman d’Albert Camus, je l’ai lu il y a trop longtemps pour m’en rappeler tout à fait. Mais par contre, au fil du film des souvenirs me remontaient, et il me semblait retrouver là le livre, y compris ce style assez étonnant, par certains côtés « lapidaires ». On le retrouve ici dans la façon de filmer et d’enchaîner les plans et les scènes, avec une sorte d’enchaînement lent et un peu « posé », le style même de Meursault et de ses silences et ses courtes phrases qui peuvent mettre mal à l’aise...

Benjamin Voisin – qui joue le jeune Meursault – est excellent, je trouve. Vraiment excellent – mais peut-être esthétiquement un peu trop « mannequin » parfois ou trop « beau gosse », dans le jeu ou la façon d’être filmé ?! mais quand même... Et globalement, d’ailleurs, le jeu des autres acteurs principaux est très bon aussi (notamment Rebecca Marder et Pierre Lottin). 

Une déception cependant : le début du film. J’attendais la célèbre phrase inaugurale du roman de Camus, j’étais curieux de voir comment elle serait mise en scène ou dite... Sauf que non... ça commence tout autrement, ça plante le décor d’Alger... et de l’époque... J’ai trouvé un peu dommage.

Et pareil la musique finale, tellement décalée de style du film et du reste de la bande-son que j’ai pourtant aimée... Dommage aussi... [*]

Mais quand même, c’est vraiment très beau, presque contemplatif. Je le redis, c’est esthétiquement très réussi. Du beau François Ozon.

En ressortant du cinéma je me disais même que ça me donnerait envie de revoir son film Frantz – lui aussi en noir et blanc et qui, dans mon souvenir, m’avait vraiment marqué. Et puis ça me donne envie d’aller rouvrir d’ici quelques semaine le roman d’Albert Camus.

L’histoire d’ailleurs, vous la connaissez ? Un jeune homme d’une trentaine d'années, le décès de sa mère, sa liaison avec Marie puis ce drame, un jour, à la plage...

[*] On peut comprendre le choix qui a été fait de cette musique de toute fin de film quand on lit les quelques éléments éclairants que propose ce lien – mais esthétiquement ça reste dommage…

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :