2 Octobre 2017
Lundi 2 octobre 2017 / Les saints anges gardiens
Ex 23,20-23a / Ps 90 (91) / Mt 18,1-5.10
Je vous partageais déjà cette question vendredi, mes soeurs, de savoir ce que nous pouvons connaître et comprendre des anges, puisqu'ils participent du monde invisible ; qu’en comprendre si ce n’est ce que les Écritures nous en disent un peu ?
Et voilà que ce beau passage du livre de l’Exode m’a étonné, ou plutôt m’a interrogé. Tout ce qui est dit des anges et plus précisément de cet ange qui est promis à Moise, ne peut-on pas le dire ou l’attribuer à Dieu lui-même ?
Qu’est ce qui nous a été dit ? Concrètement, deux recommandations sont faites à Moïse sur cet ange, augmentées en deux précisions et d’une promesse. Les deux recommandations c’est, premièrement, de respecter sa présence et, deuxièmement, d’écouter sa voix qui sera la voix même de Dieu. Et la promesse : par cet ange, une protection qui vient de Dieu ; c’est un ange qu’on pourra nommer « gardien ». Mais pour cela, a précisé le texte, il s’agira de ne pas lui résister et lui obéir.
Ce qui me frappe spontanément c’est qu’ailleurs dans le même livre de l’Exode, et dans celui des Nombres je crois, on dira la même chose de la nuée. Est-elle la somme des anges que le Seigneur envoie pour accompagner la marche au désert d’Israël ?
Et ce qui me frappe encore c’est que la voix que nous sommes inviter à entendre et écouter, aujourd’hui, ce n'est plus celle des anges, c’est celle de Dieu lui-même, c’est le Christ Parole de Dieu, c’est le Christ qui nous fait le don de l’Esprit Saint qui parle en nos cœurs, qui souffle en nous et par qui Dieu lui-même est présent. Où sont-ils alors ces anges que nous fêtons aujourd’hui, c’est-à-dire, comment participent-ils de cette mission même et de cette présence même du Père, par le Christ et dans l’Esprit ?
En plus, il est présent, le Christ, lui qui est présence de Dieu et qui promet sa présence pour toujours, il est présent par son Corps qui est l’Eglise ?!
Je ne sais trop ce qu’il en est des anges, vous l’aurez compris. Ce que je sais juste, c’est que nous sommes invités ce matin à entendre que Dieu met tout en œuvre pour que sa présence protectrice nous entoure, chacun, mais qu’il nous faut écouter sa voix, ne pas résister à ses appels et se laisser conduire.
Et ce que j’entends aussi, c’est que le mystère des anges est invitation à contempler, ou plutôt à guetter, le mystère même de Dieu et de son Royaume, comme mystère ; à entendre et comprendre qu’il nous dépasse, qu’il sera toujours et qu’il est forcément au-delà de nos représentations et de nos compréhensions bien humaines.
Et avec les anges dont l'évangile nous rappelait à l'instant qu'ils contemplent la face du Père, avec les anges, dans l’acceptation du mystère de leur présence et de leur existence, il s’agit pour nous de désirer la contemplation de Dieu lui-même, de le chercher sans relâche, de poursuivre le chemin en sa présence, jusqu’au jour où nous verrons, comme les anges et sans doute avec eux, la face de notre Seigneur. Jusqu’au jour où nous uniront nos voix, en Dieu lui-même, avec le Christ et dans l’Esprit, pour chanter au Père l’hymne même des anges qui s’écrient : « Saint le Seigneur, Dieu de l’univers... Hosanna au plus haut des cieux. »
La liturgie est ce lieu même où nous allons unir nos voix, déjà, à ce chant, ce lieu qui nous est donné pour entrer déjà dans cette louange, pour y goûter déjà, en écoutant la voix de Dieu par sa Parole et en célébrant le mystère de sa présence par le Christ mort et ressuscité.
Alors vivons vraiment ce temps de l'eucharistie, chaque jour, dans l’action de grâce. Unissons nos voix à celle des anges et des saints. Chantons au Seigneur sa louange. Et demandons-lui, ou plutôt entendons et accueillons toujours, le mystère de sa présence à nos côtés pour qui s’ouvre à sa voix et se laisse conduire. Soyons tout simplement et toujours dans cette confiance.