Ce qui me sauve, c'est l'eucharistie !

En voilà une idée !
Ceci dit, pensez à cette petite phrase de la messe, au début de la prière eucharistique : "Pour la gloire de Dieu et le Salut du monde"...

Aujourd'hui, les jeunes prêtres du diocèse (entendez ceux de moins de dix ans d'ordination) se sont retrouvés pour leur journée trimestrielle avec l'évêque. Nous étions une vingtaine (dont huit térangers qui viennent grossir nos rangs et nous apporter leur sensibilité pastorale !) ; et nous avions rendez-vous à la Grande Chartreuse, ce monastère un peu "mythique" que beaucoup de Français connaissent au moins de nom et un peu plus maintenant grâce au documentaire "Le grand silence" sorti en salles il y a trois ou quatre ans.
Au menu de cette journée des jeunes prêtres, une rencontre, ce matin, avec le Prieur Général de l'Ordre, le Révérend Père, Dom Marcellin. L'évêque lui avait demandé de nous parler de la prière et de la vie spirituelle.
Vaste sujet !

 
Il est parti de ce verset de l'évangile de Marc : "Venez à l'écart, dans un endroit désert, et reposez-vous"...
Voilà un appel qui s'adresse à chacun, à tout chrétien, comme aux moines mais aussi aux prêtres qui essayent de vous servir et d'annoncer la Parole de Dieu. Le centre de notre vie c'est de rechercher le Christ ; car il nous révèle le Père en ce qu'il est ce Dieu qui nous aime et qui a besoin de nous pour prendre soin de notre monde. Lire la Parole c'est découvrir Dieu, le laisser transformer nos coeurs et, par cette Parole, nous tourner vers le Père en nous unissant à lui comme le Christ en qui nous sommes nous aussi des fils, ceux de qui l'Esprit dit de la part du Père : "Celui-ci est mon Fils Bien-Aimé en qui j'ai mis tout mon amour"...
Dom Marcellin nous disait qu'il nous fait entendre, de par notre baptême, ce que le Père dit au Fils comme nous étant adressé à nous aussi, personnellement !
La Parole... C'est elle - elle seule -, dans la prière, qui peut nous centrer et unifier notre vie, avec toutes ces occupations pastorales que nous avons, prêtres ; Il s'agit pour nous d'apprendre toujours plus à nous tenir en Sa présence, à vouloir, à essayer. Pour apprendre à y goûter et à vouloir toujours et encore chercher Dieu qui est là à nos côtés...

Ce que Dom Marcellin nous a partagé a ouvert à un beau dialogue entre nous... Comme peu souvent je crois.
Je me suis dit : "Mais moi, ce qui me sauve, c'est l'eucharistie" !
Elle me sauve en ce sens où m'est donné le Salut. Mais elle sauve ma vie spirituelle car chaque jour me voilà comme "obligé" à lire et entendre la Parole - le proclamer, même - et à en rendre compte pour d'autres ; elle m'invite, l'eucharistie, à accueillir le Christ qui se donne, comme il l'a prmomis, mystérieusement ; elle est ce lieu, ce temps, où je me reconnais pécheur, donc dépendant de cet amour radical de Dieu pour moi et pour chacun ; ce lieu et ce temps aussi où je rends grâce au Seigneur pour cette vie que je traverse avec tout son lot de joies, de découvertes, d'éblouissement parfois...
Ce qui me sauve, c'est l'eucharistie, car j'ai du mal, dans le tourbillon pastoral de mes journées, à m'arrêter, gratuitement, pour Celui pour qui je donne ma vie pour vous...
Me revenaient ces mots du Frère Christophe Lebreton, moine-martyr de Tibhirine, qui écrivit un jour : "N'être plus que le geste seul qu'il me faut devenir, eucharistie"...

Ces lignes ne sont que mon modeste témoignage, la mise en résonnance de ce que Dom Marcellin nous a partagé... Je pense que ses propos peuvent trouver écho en d'autres...
Laissez-vous interroger... !
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