27 Avril 2014
Film... étonnant ! Certains détestent, d'autres trouvent fade... Une sorte de péplum-western écolo-biblique pourtant pas si inintéressant que cela... Car même si c'est très américain (le combat du bien contre le mal), si c'est très romancé (ça en rajoute... tout le temps !!) il y a des choses pas mal vues... Avec des subtilités un peu étonnantes comme la projection de la figure d'Abraham (et du sacrifice d'Isaac) dans la figure de Noé (tuera-t-il ses deux petites filles comme il croit que Dieu le lui demande ?) ; ou la question qui m'est venue à la fin du film, dans ce beau dialogue avec celle qui est à la fois sa fille "adoptive" et sa "belle-fille" (tout cela est de la fiction inventée) de savoir s'il n'y a pas une juxtaposition (qui est une interprétation ou une théologie) entre la figure de Noé (sauveur) et la figure de Dieu (le Dieu créateur et sauveur).
Parmi les choses intéressantes, notons ce chemin que Noé fait de sa compréhension de ce que peut vouloir Dieu et donc de qui il est (un peu comme la Bible le fera mais non pas quant à Noé, quant au peuple d'Israël), et notons aussi le personnage de ce roi descendant de Caïn qui n'est pas sans rappeler la figure du serpent de Gn 2 ou du tentateur : il fait croire au 2ème fils de Noé qu'il pourrait devenir un homme, un vrai, en vivant sa vie comme il l'entend, selon ses désirs et sans dépendance ni à son père ni à Dieu, et qu'une façon d'être cet homme là c'est d'être dans la puissance, et donc dans la vengeance aussi, jusqu'au meurtre (la loi du plus fort). Pas mal vu...
Bon... tout cela n'en fait pas un grand film... mais une espèce de super production hollywoodienne qui a eu cet intérêt : me donner envie de relire les versets qui parlent de l'histoire de Noé et du déluge, et me poser quelques questions, par exemple sur la volonté de Dieu, ou sur la purification par l'eau (et non pas, nous dit le Noé du film, la destruction par le feu), ou encore sur la place de l'homme dans le projet de création et dans quelle vision ou "idéologie" écologique (l'homme doit-il disparaître pour laisser toute sa place à la création et à la nature qu'il détruit et abîme, semble demander et affirmer notre Noé) ?
Ce n'est pas le film de l'année, ni le film biblique à ne pas louper, mais ça peut valoir le coup quand même. Pour une forme de culture (même théologique, bien que ça puisse évidemment être contestable cette façon de voir les choses ou de les poser).