7 Décembre 2015
C'est l'horreur de l'extermination finale, en Allemagne, pendant la Seconde guerre mondiale. Nous sommes en octobre 1944 à Aushwiz-Birkenau. Nous suivons Saul, ce juif hongrois, qui fait partie de ces commandos obligés à faire le sale boulot par l'armée allemande, à savoir conduire leurs frères aux chambres à gaz, leur faire croire que ce sera mieux après la douche, nettoyer ensuite les chambres à gaz, extraire les cops et les emmener au four crématoire. Il faut obéir pour survivre... et en même temps certains en profitent tandis que d'autres essayent de se battre de l'intérieur, comme une forme de résistance plus que risquée... Sauf qu'il faut quand même faire le sale boulot, et c'est terrible.
Saul se retrouve confronté au corps d'un jeune garçon qui a failli ne pas mourir dans la chambre à gaz. Il va être étouffé par un soldat, mais voilà que Saul veut l'enterrer. Prendre soin jusqu'au bout de cet enfant dont il dira que c'est le sien, son fils. L'enterrer et réciter les prières comme il faut. On pourrait dire que ça devient son obsession, sa raison de vivre ou de survivre, sa folie aussi ? D'autant qu'un de ses compagnons lui dira qu'il n'avait pas de fils ! C'est en tout cas celui qu'il a pu ou aurait pu avoir, et c'est tout ce qui compte, le respecter, l'aimer jusqu'au bout, même dans cette horreur.
C'est terrible, mais c'est un beau film. Rien ne nous est épargné, mais les plans souvent flous quand on s'éloigne de Saul permettent que l'insupportable et l'immontrable puissent être supportable... Un film qui a reçu le Grand prix du jury à Cannes. Un film pour ne pas oublier l'horreur qu'il ne faudrait plus revivre ni reproduire...