15 Octobre 2016
C'est sans doute un des romans qui m'aura le plus captivé ou fasciné de ces derniers mois. Fasciné, oui, c'est vraiment le mot qui me vient spontanément. Et bouleversé, aussi.
Nous sommes en 1982. Georges a fait une promesse à son ami Sam, exilé Grec qu'il a connu dans des réseaux de militants politiques étudiants et passionné comme lui de théâtre : monter et mettre en scène, pour lui qui ne le pourra pas, l'Antigone d'Anouilh. Pas n'importe où... Au Liban ravagé par la guerre ! Et pas avec n'importe qui... Une palestinienne sunnite, un chrétien maronite, un druze, une arménienne, des chiites, etc. ! Une pièce qui serait une trêve au coeur de l'horreur. Un projet fou pour une heure de paix, en plein Beyrouth. C'est fou. Et c'est fragile.
La guerre est terrible, c'est une tragédie qui se joue là. Ils sont Antigone. Ils n'en sortiront pas indemne. Comme dans la pièce. Le Prologue comme l'Epilogue de ce livre sont d'ailleurs les mots mêmes d'Anouilh... qui nous en donnent tout le sens...
Un livre magnifique, terrible, dur, mais remarquable. Qui donne envie de relire l'Antigone d'Anouilh et qui a reçu le Prix Goncourt des lycéens en décembre 2013. Un roman qui m'a bouleversé et fasciné. Je ne pouvais m'en sortir. Comme Georges...
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Sorj Chalandon, Le quatrième mur, Grasset, août 2013, 327 pages, 19€.