23 Avril 2018
Dans ce petit livre (format et nombre de pages), l'auteur — poète, romancier, essayiste, traducteur, directeur éditorial chez Bayard et futur PDG des éditions P.O.L. à partir de mai prochain — nous offre trois textes aussi magnifiques que bouleversants.
Frédéric Boyer était le compagnon de la philosophe et psychanalyste Anne Dufourmantelle, décédée tragiquement en juillet dernier en voulant sauver de la noyade les enfants d'une amie, sur une plage de vacances. Il s'adresse ici à elle, d'abord dans un très beau poème au titre de ce livre (il en est d'ailleurs la moitié du livre et donc le corps principal), puis “une lettre”, et enfin quelques pages intitulées “les vies”. Trois textes bouleversants sur le manque et l'absence, la quête impossible de l'autre, l'amour à l'être perdu, la mort et la vie, et la foi ou l'espérance furtive en une présence qui reste, autrement...
Il y a quelques mois Frédéric Boyer publiait un livre sur l'espérance, préparé et finalisé juste avant le décès de sa compagne, même si celui-ci ne sortait en librairie qu'en septembre. Un livre qui prenait déjà résonance particulière au coeur de l'épreuve que traversait l'auteur.
Ici, un petit livre, je le redis, aussi magnifique que bouleversant, intime aussi, qui nous fait toucher du doigt cet effondrement qu'est le deuil à vivre, la perte, et pourtant l'amour qui reste, qui fait vivre malgré tout, au coeur du manque, du vide, de l'absence, avec le soutien ou l'appel de la vie que sont la présence de proches, sa fille Maud, son ami Olivier...
Les premières lignes des pages d'introduction et ses derniers mots disent cela bien mieux que moi, complétées de l'extrait placé en 4ème de couverture :
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Frédéric Boyer, peut-être pas immortelle, Editions P.O.L., avril 2018, 87 pages (format poche), 9€.
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Bonus : l'article dans le journal La Croix.