28 Août 2019
St Augustin (mémoire), évêque et docteur de l’Église
Carmel ND de Surieu
1Th 2,9-13 / Ps138 (139) / Mt 23,27-32
En méditant les textes de ce jour et en pensant à la figure de St Augustin, j’ai pensé aux prêtres et notamment à notre presbytérium pas mal éprouvé ces deux dernières années, pour des raisons de santé notamment mais pas que.
St Augustin voulait un presbytérium qui se soutienne par une vie fraternelle concrète et nous savons qu’il formalisa cela par une Règle. Et vous savez mes sœurs le désir de notre évêque de fraternités de prêtres pour la mission, présentes déjà dans plusieurs paroisses du diocèse.
Je me disais que ce matin nous pouvons prier tout particulièrement pour les prêtres que Dieu donne à son Église… Un an après la Lettre au peuple de Dieu du pape François certains trouvent qu’il est difficile de trouver sa place car on peut vite être accusé de cléricalisme, parfois même juste quand on fait son boulot de conduire sa paroisse, parfois juste parce que l’on donne son avis. Je ne suis pas en train de juger car c’est le fruit de certaines dérives qui ont évidemment existé et que beaucoup dans le peuple de Dieu ne veulent pas voir se renouveler, à juste titre. Mais il devient difficile parfois de trouver sa juste place, son juste positionnement.
Il me semble que la 1ère lecture que nous venons d’entendre peut nous y aider. Et qu’elle est du coup une invitation à prier pour ces prêtres qui veulent servir le peuple de Dieu et l’annonce de l’Évangile.
Cela appelle en même temps à prier pour ceux qui entachent gravement la vie de l’Église et qui ont gravement fauté, qui n’ont pas cette attitude irréprochable dont parle justement St Paul. Ils sont dans les ténèbres, et nous avec finalement, implorant comme le psalmiste que le Seigneur vienne mettre en chacun de nous sa lumière. Alors oui, il faut prier pour eux aussi.
Appel à prier pour que tous nous soyons des pères, donc des pères aimants, et que nous le soyons de façon ajustée en étant comme le Christ des frères. Cela vaut pour tous les prêtres à l’égard de leurs fidèles mais aussi, je crois de l’évêque à l’égard de ses prêtres.
Qui dit être père et frère dit apprendre à être toujours mieux à l’écoute des besoins de chacun pour la croissance personnelle et communautaire. Qui dit être père et frère dit aussi être à l’écoute, en vérité, des appels de l’Évangile pour les rappeler à temps et à contretemps, avec douceur et bienveillance, avec compassion, mais avec persévérance aussi, je crois, comme St Paul lui-même.
Et pour cela vivre en fidélité à l’Évangile et aux engagements pris au jour de notre ordination, dans le partage fraternel, par exemple entre prêtres comme St Augustin y invitait avec force son prebytérium. Ne jamais être seul, vivre la charité et la correction fraternelle qui est une école de vie et d’humilié, vous le savez bien mes sœurs. Et ensemble, comme nous y invite St Paul toujours dans la 1ère lecture, ensemble rendre grâce pour l’œuvre de Dieu dont nous sommes témoins, l’œuvre de Dieu dans le cœur des fidèles et dans nos communautés, mais aussi l’œuvre de Dieu par la vie d’Évangile de ces mêmes fidèles.
Il me semble que c’est au regard de tout cela que nous ne serons pas comme ces pharisiens sur lesquels se lamente Jésus dans l’évangile de ce jour et qui, oui, sont à plaindre. Ce que Jésus dénonce c’est la non concordance entre les paroles et les actes et même entre la foi annoncée et les actes.
Me revenait à ce propos une phrase de l’ordination diaconale que prononce l’évêque au moment où il remet l’évangéliaire au futur diacre, une phrase qui est un appel capital pour toute vie, que ce soit pour tout ministère reçu mais également, je crois, pour toute vie chrétienne : « Soyez attentifs à croire à la Parole que vous lirez, à enseigner ce que vous avez cru et à vivre ce que vous aurez enseigné »…
Puissions-nous tous vivre cela. Et par l’intercession de St Augustin prions tout spécialement dans cette eucharistie pour les ministres que Dieu donne pour cela à son Église. Amen.