2 Novembre 2011
On ne sort pas déçu d'un tel moment de cinéma. On ne nous en met pas plein la vue, on ne nous fait pas pleurer ou nous attrister sur la condition humaine. Non... rien de tout cela... Pierre Schoeller nous plonge dans les arcanes du pouvoir, aux côtés d'un Olivier Gourmet excellent en ministre des transports.
Voilà un homme politique fin, humain, à la parole facile et intelligente - il est visiblement plutôt bien entouré (Zabou Breitman, en conseillère de communication, est magnifique). Mais un homme politique, c'est-à-dire un homme confronté à l'épreuve du pouvoir. De l'homme, avec ses valeurs et ses convictions, il devient le politique, celui qui va défendre sa place dans le gouvernement et plus largement dans ce monde là - que dis-je... il ne défend pas sa place mais une place ! Certes, ce qu'il refusait au départ devait arriver quand même, alors autant rester en oubliant quelques convictions fortes ?
Aux côtés d'Olivier Gourmet (Bertrand Saint-Jean) et de Michel Blanc, qui joue le rôle de son directeur de cabinet (Gilles), nous voilà plongés dans l'humanité complexe des méandres de l'Etat. Si l'on peut parler ainsi... On comprend mieux pourquoi tout va si... mal...
Un film, je trouve, qui vaut vraiment le coup. Un bon moment de cinéma et une belle "critique" de ce "monde" qui nous gouverne et même qui joue avec le peuple... ! Pas si fictif que cela, il me semble... Un "monde" qui dévore ceux-là même qui le servent mais qui l'acceptent pour je ne sais quelle idée d'eux-mêmes... Un peu terrifiant en fait... même si on le sait bien... A voir, donc.