1 Octobre 2017
Dimanche 1er octobre 2017 / Carmel ND de Surieu / Ste Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face
Is 66,10-14c / Ps 102 (103) / 1Jn 4,7-16 / Mt 11,25-30
Avec la 1ère lecture que la liturgie nous offre pour fêter la Petite Thérèse, le prophète Isaïe et Dieu lui-même par ses mots nous invitent à entrer dans la joie, celle de Thérèse qui contemple maintenant la sainte face de son Bien-Aimé, et celle de l’Eglise tout entière qui nous donne cette petite sainte comme un guide et un repère pour notre chemin dans notre recherche de Dieu, et dans notre vie la suite du Christ.
Dans cette 1ère lecture, nous avons entendu ces mots qui sont promesse de Dieu pour nous et qui ont trouvé ensuite écho dans l'évangile : « De même qu’une mère console son enfant, moi aussi je vous consolerai »…
Ste Thérèse s’est jetée dans les bras du Seigneur, dans les bras de son Bien-Aimé, alors même que ne lui seront pas épargné, pourtant, l’épreuve de la nuit de la foi et celle de la souffrance. Mais elle s’est livrée à l’amour miséricordieux et consolateur du Père, dans la confiance et dans l’abandon à cet amour.
Et si nous fêtons aujourd’hui la Petite Thérèse, si nous sommes dans la joie avec elle, c’est bien parce qu’elle fait partie de ces petits de l’évangile à qui le Père s’est révélé et par qui il veut se révéler à nous. Par une vie, vous le savez bien mieux que moi, qui fut brève et fulgurante, tellement dense et intense d’amour et de confiance avec le Seigneur, dans ce don de soi qui a porté tant de fruits, pour toute l’Eglise.
Ste Thérèse c’est notamment cette exclamation de foi, de joie et de vie : « Ma vocation, c'est l’Amour » ! Ste Thérèse qui ira jusqu'à oser dire : « Au cœur de l’Eglise (…) je serai l’Amour ».
« Ma vocation c’est l’Amour »… Révélation et appel, tellement simples et évidents, en fait, pour toute vie d’Evangile ; mais aussi, nous le savons bien, un vrai travail, un vrai combat de chaque jour.
Car il est là l’enjeu de toute vie chrétienne, et même humaine en fait : aimer et se laisser aimer… « Vivre d'amour », dirait Thérèse. Aimer l’autre qui est là, qui me blesse, qui m’agace, qui me rend parfois jaloux… mais qui est là… L’aimer, parce qu’il est lui aussi aimé du Père, au-delà des jugements que je porte sur lui ou des actes qu’il peut commettre.
Aimer l’autre, aussi, apprendre à l’aimer, parce que je ne peux aimer Dieu en vérité, nous a rappelé St Jean dans la 2ème lecture, sans aimer de façon incarnée, sans aimer concrètement celles et ceux qui sont là ou qui vont croiser ma route.
Aimer, c’est apprendre à voir l’autre avec le regard même de Dieu qui croit en lui, qui pardonne, qui sait qu’en chacun, quoi qu’il arrive et malgré les apparences parfois, il y a du bon et du beau qui est là en lui, qui ne demande qu’à germer et à fleurir…
Pour le dire autrement encore, il s’agit d'aimer de miséricorde, c’est-à-dire : apprendre toujours et encore à « Devenir miséricordieux comme le Père est miséricordieux » ; c’est-à-dire prendre soin de l’autre, notamment dans les petites choses du quotidien, par exemple, l’autre avec qui je vis, ou l’autre qui m’est confié, ou encore l’autre que je vais rencontrer et qui en a besoin, l’aimer de cet amour même du Père, dont le pape François nous a invité à redécouvrir avec l’Année Sainte de la Miséricorde, qu’il aime de cet amour qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance...
« De même qu'une mère console son enfant, dit le Seigneur, moi aussi je vous consolerai »...
La miséricorde, je le redis, ce sont les mots du pape François, c’est l’amour qui console, qui pardonne et qui donne espérance...
Et pour cela, nous dit encore le pape François : accueillir, accueillir l’autre tel qu’il est, là où il en est ; accompagner, l’accompagner sur le chemin de vie qu’il a à faire, l’accompagner dans sa quête de sens, dans sa recherche de Dieu peut-être, dans son besoin d'aimer et d'être aimé et non pas d'être jugé ; discerner, discerner ensemble quels petits pas vont pouvoir être faits et posés pour avancer et pour qu’un chemin de vie se dessine pour lui et même, pourquoi pas, pour nous, ensemble ; et enfin, intégrer, c’est-à-dire trouver avec lui qu'elle est sa place, sur ce chemin que nous avons à vivre chacun et ensemble, et lui permettre de la trouver cette place, sa juste place, dans la communauté, qu'elle soit humaine ou ecclésiale.
Mais c’est vrai, nous savons que c’est difficile d’aimer, de « Vivre d'amour », d’aimer tout simplement, d’aimer sans juger, d’aimer au-delà de nos propres blessures, d'aimer et de pardonner… d’aimer tout simplement dans l’humble quotidien nos jours…
Et nous savons qu’il est difficile aussi de vivre ce chemin, parfois, dans l’abandon et la confiance, la confiance de Dieu pour nous au-delà de nos manquements à l’amour et de nos propres jugements sur nous-mêmes, et la confiance en sa providence, c’est-à-dire dans le fait que Dieu nous donne et nous donnera sa force et ce dont nous avons besoin pour ces chemins d’amour à vivre, ces chemins très concrets de notre quotidien.
Et c’est bien à chacun de nous que Jésus veut redire aujourd’hui, avec Thérèse : « Venez à moi »… Oui, « Venez à moi, vous tous qui peinez »… « Venez à moi (…) et je vous donnerai le repos », « je vous donnerai » la paix, la paix du cœur, cette paix qu’annonçait Isaïe, cette paix qui s’accompagnera de joie.
Alors oui, venons à lui, le Bien-Aimé, Celui que notre cœur aime et cherche ; venons à lui, toujours. Abandonnons-nous en toute confiance en son amour. Et avec le pain et le vin de l’eucharistie, tout à l’heure, déposons lui nos fatigues d’amour, nos difficultés à aimer, et déposons en lui tout ce qui préoccupe et alourdit notre quotidien et notre chemin.
Et là, au cœur de tout cela, demandons-lui, quand nous communierons, demandons-lui sa paix ; et accueillons-la... Et avec cette paix, demandons-lui la joie ; et accueillons-la...