Les passants de Lisbonne

Le dernier roman de Philippe Besson, sorti en librairies il y a quelques jours, est pour moi un de ses meilleurs de ces dernières années, si ce n'est le plus abouti (de ses derniers). Certes on pourra être un peu surpris du dénouement final mais pourquoi pas, après tout. Surtout c'est très beau. Terrible et dramatique, il est vrai, mais très beau. Le mot qui me vient est celui de "délicat". Ce n'est pas facile ce qui se joue dans ces pages ou plutôt ce qui se raconte et se dévoile mais c'est empreint de délicatesse, presque de douceur. Alors que c'est terrible.

Mathieu rencontre Hélène. Dans le même hôtel de Lisbonne. Ils sont français tous les deux et ils ont tous les deux un deuil à vivre, celui de l'être aimé qui a disparu. Leur souffrance n'est en rien comparable car leur histoire est très différente, mais chacun souffre et c'est là, c'est comme ça, ça ne se compare pas.

Grâce à Mathieu Hélène va pouvoir mettre en mots, se libérer peut-être, apprendre un peu à revivre. Elle aura besoin que lui aussi se dévoile pour que le récit puisse se poursuivre. Et c'est très beau, vraiment.

Ils ont vécu un séisme, ils doivent apprendre à vivre le manque. Pour cela il faut panser les blessures et oser goûter à nouveau à la vie qui est là... Cela s'apprend, finalement, grâce à l'autre.

---------------

Philippe Besson, Les passants de Lisbonne, Julliard, 192 pages, janvier 2016, 18 €.

Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :