Homélie funérailles d'Elodie - mercredi 12 mars 2014

Rm 6,3-9 / Ps 33 / Jn 14,1-6

[Eglise St Christophe-de-Prédieu, St Egrève]

Quand j’entends ces mots d’évangile, quand j’entends Jésus dire à ses disciples « Ne soyez donc pas bouleversés », et quand je vous regarde, quand je nous regarde, nous les proches d’Elodie, que nous soyons de sa famille ou de ses amis, j’aimerais arriver à vous dire la même chose, au nom de Jésus : « Ne soyez pas bouleversés »… Non pas qu’il ne faudrait pas l’être – nous avons toutes les raisons du monde de l’être, évidemment – mais parce que j’aimerais que l’espérance qui est au cœur de la foi chrétienne et qui était au cœur de la foi d’Elodie, cette espérance folle en la résurrection qui nous a été rappelée dans la 1ère lecture, j’aimerais qu’elle puisse nous apaiser et même nous rendre à la confiance, malgré tout…

Pour un certain nombre d’entre nous, je ne sais pas quelle est votre foi. Et même si nous osons croire d’ailleurs en Dieu, en Jésus et même en la résurrection, cela ne veut pas dire que nous ne nous posions pas des questions, et peut-être en ce moment à plus forte raison… Nous avons le droit ce matin de douter, de ne pas savoir, d’être profondément attristés aussi… Et cela ne nous empêche pas de pouvoir croire quand même que la vie garde un sens et même que la vie, avec Jésus, est et sera plus forte que tout mal et que toute mort.

Nous venons d’entendre Jésus nous dire qu’il est le Chemin, la Vérité et la Vie. J’entends ces mots comme une invitation à croire que cheminer avec lui et l’associer à notre chemin de vie nous ouvre à la vie de Dieu, la vie éternelle, la vie « pleine » qui nous est promise et qui est déjà commencée depuis notre baptême. J’entends aussi ces mots comme une invitation à lui faire confiance, s’il est vraiment la Vérité, au-delà de mes questionnements et de l’épreuve, confiant qu’il est la Vie, qu’il veut la vie, qu’il la veut pour chacun de nous : pour Elodie qui est maintenant, je l’espère, dans les bras de Dieu et pour qui nous prions ce matin, mais aussi pour chacun de nous, appelés à vivre encore ici-bas, à vivre pleinement ce qui nous sera donné et à vivre en nous soutenant les uns les autres, chacun à notre place et à notre mesure, mais vraiment sur ce chemin commun d’une vie qui cherche son sens et son accomplissement.

La douleur ou l’incompréhension que nous éprouvons ces jours vient malheureusement nous faire toucher du doigt combien la vie est précieuse, et combien nos liens familiaux ou d’amitié sont précieux aussi, et combien ils donnent du poids, du prix, à ce que la vie nous donne de traverser.

J’aimerais ce matin que nous osions cette confiance en Jésus qui nous dit que quoi qu’il arrive, si nous l’associons à notre chemin de vie alors il nous prendra auprès de lui, je ne sais où si ce n’est auprès du Père, auprès de ce Dieu que nous pressentons, que nous cherchons et que nous apprenons à aimer. J’aimerais que nous ayons cette confiance que Jésus, s’il est bien ressuscité – ce que je crois – et s’il se rend présent à nous, par exemple dans ce mystère de l’eucharistie que nous allons célébrer dans quelques instants, que Jésus peut porter avec nous ce qui rend la vie trop lourde et trop difficile, pour que nous puissions continuer le chemin…

Je ne résiste pas à vous citer ce verset de l’évangile de Matthieu qui me parle tant, Jésus qui dit à ses disciples : « Venez à moi vous tous qui peinez, et moi je vous donnerai le repos »… la paix, aimait à traduire fr. Roger, de Taizé… la paix du cœur…

C’est mon espérance en ce jour pour Elodie ; c’est ma prière aussi pour chacun de nous.

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