Homélie funérailles d'une jeune

Lundi 27 octobre 2014 - funérailles de S. (20 ans)

1Th 4, 13-18 / Ps 102 (103) / Jn 11,32-45

Je ne sais pas qui est Dieu pour la plupart d'entre vous, ni qu'elle est votre foi ; je ne sais du coup comment vous recevez ces textes, les uns et les autres, au cœur de cette épreuve et ce non sens que vous traversez...

Pour ceux d'entre nous qui ont la foi, ça ne nous empêche pas, je crois, d'osciller entre l'espérance qui nous a été redite dans la 1ère lecture et en même temps le cri de Marie à Jésus : "Seigneur, si tu avais été là...", ce cri qui est comme une question à Dieu : " Mais bon sang, pourquoi Seigneur ? Que fais-tu ? C'est quoi le sens de tout ça ? ..."

On a le droit de ne pas comprendre et même, peut-être, d'être en colère contre Dieu, ce Dieu, nous a redit le psaume, qui est tendresse et pitié, ce Dieu, pourtant, qui nous aime...

"Mais si tu nous aimes, Seigneur, pourquoi ? Pourquoi le départ de [S.], pourquoi ce non-sens, pourquoi si jeune ? ..."

La seule réponse à ce cri qui est peut être le nôtre ce sont les larmes de Jésus pour son ami Lazare. Car il n'y a pas d'autre réponse que la compassion, la présence réconfortante les uns aux autres. Et avec ces larmes de Jésus qui sont aussi les vôtres, il y a cette espérance folle et peut-être incompréhensible qu'avec lui, Jésus, et malgré les apparences, la vie est et sera plus forte que tout mal, et même qu'elle est et sera plus forte que la mort.

Cette espérance nous sommes appelés à la faire nôtre pour [S.], dans cette promesse de résurrection et de vie éternelle que nous avons entendue dans la 1ère lecture, une promesse de vie et de présence autre, avec Dieu, une promesse qui reste livrée à notre foi, c'est-à-dire à une confiance en Dieu...

Et cette espérance de la vie plus forte que tout mal, elle nous est offerte ou proposée à nous aussi, nous qui restons, comme une promesse de vie pour nous ici-bas. Dieu veut pour nous la vie, il veut pour nous qu'elle soit re-suscitée, et elle le sera grâce à l'entraide et la présence que nous serons les uns pour les autres, car nous sommes les mains de Dieu pour prendre soin les uns des autres, et cette vie sera re-suscitée grâce au Seigneur lui-même, si nous lui faisons une place, si nous le lui demandons.

En priant pour vous et avec vous et en vous disant tout cela, je pense à ces mots de Jésus, dans l'évangile de Matthieu au chapitre 11 : "Venez à moi, vous tous qui peinez, et moi je vous donnerai le repos", la paix du cœur...

Osons croire que Jésus est présent à nos côtés, puisqu'il l'a promis après sa mort et sa résurrection, osons le croire même si nos yeux ne le voient pas. Et dans le secret de notre cœur, maintenant mais aussi plus tard, confions-lui ce qui nous habite, confions-lui tout ce qui nous habite, même nos questions et notre révolte si nous en avons ; demandons-lui la paix, la paix du cœur, demandons-lui cette paix du cœur qu'il nous promet et qu'il peut nous donner, petit à petit...

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