22 Février 2016
Si ce roman met un peu de temps à démarrer, j'ai trouvé, plus on avance plus il y a quelque chose de puissant dans l'écriture ou ce qui nous y est raconté. Avec une superbe finale.
Ce roman pourrait avoir comme sous-titre "La vérité rend libre", avec toutefois cette question : comment y accéder quand votre vie est marquée de trous dans votre enfance, quand une blessure est tue et semble devenir comme irréelle ou inventée, et quand une société entretient des tabous qui sont justement de cet ordre là...
Dans ces pages nous suivons Dragan, journaliste marocain d'origine serbo-marocaine qui n'arrive plus à écrire ou plutôt à mettre par écrit ce qu'il porte en lui et veut dire. Suivre une psychothérapie ? C'est un événement sans lien avec sa vie personnelle qui va l'aider à comprendre ce qu'il traverse, un événement qui va s'avérer étonnamment en lien avec ce qu'il porte en lui et a dû traverser. Parallèlement c'est l'histoire de ses parents que son épouse Ouacila va découvrir...
Sur fond de questions d'actualité un roman intéressant sur cette question au final existentielle de l'advenue à la vérité de notre vie.
Extrait : " Sache (...) que la vérité n'est pas toujours facile à entendre. Il faut du courage pour dire la vérité, la vraie. Mais il faut aussi beaucoup de courage pour l'entendre. La vie réserve des surprises (...). Des bonnes. Parfois de moins bonnes. Celle que tu t'apprêtes à découvrir est de celles-là. Il te faudra l'accepter, afin de poursuivre ta destinée" (p. 168).
Kamil Hatimi, marocain de mère allemande et vivant en France, signe là son premier roman.
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Kamil Hatimi, La houlette, éditions Elyzad, 2015, 309 pages, 19€90.