24 Mars 2018
Ce post' n'est-il pas un paradoxe, pour vous recommander un livre de spiritualité, alors que nous entrons demain dans la Semaine Sainte qui va nous conduire au Temps pascal, tout ce qu'il y a de non-ordinaire tant le mystère célébré est dynamique de vie, extra-ordinaire, appel à un ordinaire de nos vies qui ne soit pas de l'ordre d'un ordinaire-habituel-routinier mais bien une vie en dynamique de confiance et d'espérance concrète et actuelle en la vie plus forte, quoi qu'il arrive, que tout mal et que toute mort, jusque dans ses petits dons du quotidien qui sont de l'ordre du bon, du beau, du vivant en nous ou qui nous traverse, de l'ordre d'une petite étincelle ou petite lumière qui permet de voir un chemin se dessiner ou un peu de chaleur en nos coeurs ou dans nos épreuves ?
Peut-être n'y a-t-il donc pas tant que cela paradoxe à publier maintenant ce post'... Car l'ordinaire de nos vies, n'est-il pas celui que la foi vient transformer, si nous sommes croyants, celui de notre quête de Dieu, si nous cherchons sens à notre vie ou au coeur de nos traversées parfois douloureuses et souffrantes, ou juste d'une vie qui est là, dans sa routine ou ses habitudes mais qui pressent qu'il y a comme un appel de la Vie qui nous attire ailleurs ou autrement ?
Ce petit livre que je vous recommande est, je trouve, une perle. Mais attention : il est petit, vraiment, dans son format de poche et son nombre de pages, mais dense. Comme la vie qui parfois nous paraît un peu étriquée ou sans grandes aventures, bien ordinaire, mais qui peut s'avérer si riche, si dense, de rencontres d'évènements, de perles, qu'il nous faut apprendre à recueillir et à contempler...
Annie Wellens, qui fut libraire à La Rochelle, qui est une fine connaisseuse des écrits des Pères de l'Eglise qui la passionnent et des Ecritures, qui est aussi l'auteure de ce si beau livre que je vous avais déjà recommandé sur ce blog, Genèse de ton absence, Annie Wellens qui est aussi engagée dans son diocèse au service de l'oecuménisme et même au niveau national où je la retrouve au comité mixte de dialogue entre l'Eglise catholique en France et la Communion anglicane, Annie Wellens raconte ici son témoignage de vie et de foi. Sans aucun sentimentalisme, mais avec justesse, humour aussi, questionnements, et amour. De Dieu, des autres. Amour qui s'apprend, qui se reçoit.
Ce petit et si grand livre est très beau, très bien écrit. Il est le fruit de l'expérience d'Annie Wellens des Exercices spirituels de St Ignace, les “30 jours”, dans leur forme dite “dans la vie”, de sa quête de sens et de Dieu. Un témoignage. Son itinéraire spirituel. Qu'elle ne voulait pas donner ni même écrire, mais à quoi elle s'est retrouvée à plusieurs reprises appelée, comme elle le raconte dès les premières pages... Un témoignage, donc, mais surtout un livre de spiritualité pour laisser Celui dont nous allons fêter la mort et la résurrection prendre place dans sa vie mais aussi en notre histoire à chacun.
Ce livre m'a touché, vous l'aurez compris. Pas seulement parce que je connais l'auteure ou parce qu'elle écrit bien. Je le recommande donc, je le redis. Petit mais dense, un cadeau de lecture à se faire, à savourer à petites bouchées pour laisser résonner en nous ce que ces pages éveillent de nos propres questionnements et de notre propre quête, recherche et découverte de Dieu au coeur (ou au creux ?) de l'ordinaire des jours.
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Annie Wellens, L'ordinaire des jours, un itinéraire spirituel, Lessius, juin 2017 (1ère édition DDB, 1997), coll. “Au singulier” n°36, 119 pages (format poche), 10€.