20 Août 2018
J'ai beaucoup aimé ce roman. Beaucoup. C'est bien écrit, bien mené, bien pensé aussi. Et c'est intéressant. Le sujet est difficile, sensible, mais Yasmina Khadra sait en faire un récit passionnant. Du début à la fin, et les derniers chapitres notamment, superbes.
Nous sommes dans la peau et dans la tête de Khalil. Et tout commence pour nous le 13 novembre 2015. Date des attentats de Paris. Le Bataclan. Khalil est un jeune belge d'origine marocaine. Son enfance semble avoir été compliquée, il a été remarqué, il s'est laissé enseigner l'islam, le Coran, et plus... Et quand notre roman commence il fait partie de ces kamikazes qui partent ce jour là pour Paris pour ensanglanter la capitale.
Qui est vraiment Khalil ? Que lui est-il arrivé, comment devient-on terroriste ? Quels sont les doutes qui le traversent ou au contraire les certitudes ? Comment vit-il avec ses proches, comment peut-il se tenir face à eux, que pensent-ils de tout cela ?
Khalil reste un homme, fragile mais qui se croit sûr de lui, que nous allons suivre pour mieux comprendre, pour entrer avec lui dans l'islamisme des banlieues, jusque dans l'esprit d'un kamikaze, le suivre à la trace et, comme l'indique la 4ème de couverture, nous “éveiller [ainsi] à notre époque suspendue entre la fragile lucidité de la conscience et l'insoutenable brutalité de la folie”...
Un très beau roman, si j'ose dire. Que je recommande pour votre fin d'été ou votre rentrée littéraire.
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Yasmina Khadra, Khalil, Julliard, juillet 2018, 260 pages, 19€.