Homélie samedi 16 février 2019

Samedi de la 5ème semaine du Temps Ordinaire

Maison Ste Thérèse (Bruxelles)

Gn 3,9-24 / Ps 89 (90) / Mc 8,1-10

 

J’aimerais juste souligner ce matin, et de façon assez brève, l’un ou l’autre élément de ces lectures qui ont plus particulièrement trouvé résonnance en moi quand je les ai méditées ce matin.

Ce qui m’a frappé c’est ce que nous pouvons entendre de la miséricorde de Dieu, sa compassion comme disait l’évangile.

(1) Jésus, d’abord, qui est saisi aux entrailles face aux foules qui sont là depuis trois jours, ces foules qui vont vivre avec lui un passage de la mort à la vie parce qu’il prend le temps d’un prendre soin, ces foules qui sont issues du monde païen car Jésus vient pour ouvrir les promesses du salut à tous, pas seulement pour Israël et cette autre foule qui elle aussi a déjà été nourrie de la même façon deux chapitres auparavant, au chapitre 6. Entre temps il y a eu l’épisode de la syro-phénicienne et l’histoire des miettes pour les petits chiens ; par la foi de cette femme qui est comme une mendiante du salut, s’opère un tournant, Jésus est révélé à sa mission même : envoyé pour Israël qui est comme un troupeau sans berger, disait le chapitre 6, le voilà tourné aussi vers les païens, autre troupeau sans berger, autrement. Et là encore, on vient de l’entendre, il s’est laissé toucher, saisir de compassion…

(2) Autre point de ces lectures qui nous dit la miséricorde de Dieu, sa compassion, c’est sa question du début de notre extrait de la Genèse, son « où es-tu ? » adressé à l’homme perdu. C’est une question qui m’a toujours étonné et touché, parce que si j’en crois le Ps 138, Dieu sait très bien, mais voilà qu’il veut établir le contact avec l’homme qui se cache de lui, avec l’homme qui s’est détourné de lui, il veut entrer en relation avant même que l’homme ne fasse retour.

« Où es-tu ? », nous dit Dieu. Un « où es-tu ? » que j’entends comme un murmure de tendresse empreint d'inquiétude, comme un père ou une mère peut dire à son enfant qui ne va pas bien : « mais où étais-tu ? Que se passe-t-il ? » Certes Dieu va marquer l’homme, la femme et le serpent d’une sorte de blessure inscrite en chacun qui rappellera la triste aventure de s’être détourné de Dieu et d’avoir désobéi, mais Dieu reste présent et proche, en quête de l’homme perdu qui peut faire retour vers lui, marqué à vie, certes, blessé, mais qui peut paraître de nouveau face à son créateur.

Cette question, ce « où es-tu ? » est déjà œuvre de salut qui permet une mise en mots, une rencontre, une mise en lumière de la vérité de sa vie. Or nous l’apprendrons avec Jésus, la vérité rend libre, là est la vraie liberté, celle qui permet d’être soi, debout, face à l’autre, malgré notre péché, en capacité de s’ouvrir à l’amour miséricordieux du Père qui veut le salut pour tous ses enfants…

(3) Enfin, troisième point que je souhaitais souligner de cette compassion, ce que nous avons chanté avec le psaume : Dieu est notre refuge. D’âge en âge il le fut, l’histoire d’Israël en est témoin, et Israël a appris à découvrir que son créateur est un Dieu sauveur. Nous savons qu’au cœur de nos épreuves ou des tempêtes qui peuvent venir nous ébranler ou mettre le doute en nous, Dieu est là, Dieu est un refuge.

Ne croyons pas comme Adam pouvoir nous en sortir tout seul, être comme des dieux, non, toujours tournons-nous vers Lui, enracinons le réel de notre vie en Lui, déposons en Lui nos peurs, nos doutes, notre péché, ce qui nous fait mal, notre colère aussi, pour entendre avec Lui les appels de vie et d’espérance qui nous sont adressées aussi et que les tourmentes des jours nous empêchent parfois d’entendre.

A chacun de nous, ce matin, il murmure : « Au cœur de ce qui te traverse et qui traverse notre Eglise comme ce monde, au cœur de cela qui peut être difficile pour toi, « où es-tu ? où te réfugies-tu ? » Moi en tout cas, nous dit le Seigneur, je suis là avec toi, je me donne à toi »…

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