Homélie mercredi 6 février 2019

Mercredi de la 4ème semaine du Temps Ordinaire

Maison Ste Thérèse (Bruxelles)

He 12,4-7.11-15 / Ps 102 / Mc 6,1-6

 

Dans la 1ère lecture, ma méditation de ce matin s’est arrêtée à cette histoire de leçons que donne Seigneur… « Ce que vous endurez, nous dit l’auteur de la lettre aux Hébreux, est une leçon »

Quelle est-elle cette épreuve de ceux à qui s’adresse l’auteur de cette lettre ? Nous entendions vendredi, à la fin du chapitre 10, qu’il s’agit pour une part de la persécution. Mais aussi de l’endurcissement dans le péché. Avec cette question que pose le texte : quel est le lien entre l’épreuve subie et le péché ? Dieu nous corrige-t-il de notre péché et du coup, Dieu veut-il l’épreuve, et même envoie-t-il l’épreuve qui serait comme une punition ? A entendre ce qui nous est dit ce matin on aurait vite fait de le penser. Car Dieu, comme un Père, corrige ses enfants…

Au regard de l’épreuve que j’ai traversé ces derniers mois qui n’est certes pas de l’ordre de la persécution mais qui est quand même une épreuve bien réelle, vous comprendrez que je résiste et en tout cas que ma méditation de ce matin se soit arrêté sur cette question…

Quand nous entendons que Dieu nous corrige et qu’il nous donne des leçons, le risque c’est que nous entendions que Dieu punit. Il déciderait ainsi d’envoyer des épreuves… En fait c’est plus subtil que cela. On le sait avec la période de l’Exil, pour le dire à grand traits, le péché éloigne de Dieu, à ne compter que sur ses propres forces on tombe, on croit alors que Dieu soit nous aurait abandonné soit nous punirait. L’épreuve est bien là, mais Dieu, lui, où est-il, et que fait-il ?

Je crois que Dieu ne punit pas ni ne se venge, cela contredirait le message de l’Evangile. Mais Dieu permet l’épreuve. Je crois qu’il ne la veut pas en soit, mais il va s’en servir ; au cœur de celle-ci qu’il n’empêche pas, il va se révéler, il veut se manifester, et il va appeler toujours et encore à la conversion, et à la confiance. Au cœur de l’épreuve, Dieu nous donne bien une leçon, mais au sens qu’il y a quelque chose à entendre et à découvrir.

Ce quelque chose c’est que Dieu est là, malgré tout, malgré les apparences. Et son amour, sa tendresse, sa présence, sont force de vie pour qui va y croire ou pouvoir en faire l’expérience. Dieu est là et la réponse à l’épreuve c’est la Croix : Jésus meurt pour nos péchés, il meurt par amour, il traverse pour nous la souffrance et nous entraîne ainsi dans sa promesse de vie qu’est la résurrection. Au cœur de nos épreuves il va nous être donné d’en faire l’expérience.

La question sera alors comment ne pas succomber dans l’épreuve, comment ne pas succomber au doute ou à la désespérance, comment passer de la colère ou de l’incompréhension ou de cette tristesse dont parle notre lecture à la joie ? Je crois qu’une partie de la réponse est dans la finale de ce que nous avons entendu et dans le psaume. L’appel est à rechercher la paix et la sainteté. Et pour ne pas passer à côté de la grâce de Dieu ni être dans l’amertume, vivre la louange qui est celle là même que nous avons chanté.

  • Rendre grâce chaque jour pour les bienfaits du Seigneur, car même au cœur de l’épreuve nous allons pouvoir en faire l’expérience…
  • Rendre grâce chaque jour pour ce qui est bon et qui est de l’ordre de la vie qui est là et qui nous traverse, aussi imperceptible serait-elle parfois, mais qui est là…
  • Rendre grâce de ce qui a goût d’espérance et qui est de l’ordre de l’expérience d’aimer et d’être aimé, ce qui est de l’ordre de la miséricorde…
  • Rendre grâce pour ce qui aide à se relever ou à avancer…
  • Rendre grâce pour ce qui permet de retrouver confiance en Dieu ou en la vie ou de grandir dans cette confiance…

Rendre grâce chaque jour pour les évènements du quotidien ou les personnes qui permettent cela… Parce que là Dieu est présent, là est la tendresse du Père, là sa tendresse et son amour sont à l’œuvre, là est sa miséricorde – je vous rappelle la définition du pape François que je cite souvent : la miséricorde c’est l’expérience de l’amour de Dieu qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance.

Ce matin, je propose que nous déposions tout simplement dans cette eucharistie nos intentions pour celles et ceux autour de nous qui traversent une épreuve quelle qu’elle soit, et nous déposons aussi au Seigneur ce qui, dans notre vie, est de l’ordre du péché et qui a besoin de guérison… Et avec tout cela, au cœur de cela, nous rendons grâce pour les bienfaits du Seigneur au cœur de ce que nous vivons, ses bienfaits très concrets de notre quotidien… Amen.

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