Les misérables

 

Honnêtement... c'est... intéressant... C'est le mot qui me venait tout au long du film... Sauf que c'est trop peu dire et surtout mal dire... En fait on s'en fout que ce soit intéressant ou pas, la question ne se pose pas ainsi, en plus ce n'est pas un documentaire ! Et surtout c'est plus que cela, et ça m'a paru de plus en plus évident dans la dernière partie du film... C'est... époustouflant... terrible... Je ne sais comment dire... D'ailleurs, quand tout s'arrête, à la fin du film, on reste sans voix...

Oui, c'est... époustouflant de se dire qu'aujourd'hui, en France, dans certaines banlieues, c'est sans doute ça le réel. Cette violence... Cette loi du plus fort... Une forme d'anarchie organisée, en bandes... Et la police en est finalement une parmi d'autres, qui doit montrer sa force pour se faire respecter... Pas d'autre autorité possible que d'avoir le dernier mot... Et en même temps cette police qui fait ce qu'elle peut, qui se défend et se protège, qui veut faire régner un peu plus d'ordre... mais qui est prise dans la même spirale...

C'est du coup époustouflant de questions... sur notre chère République... sur l'intégration ou plutôt la non-intégration... sur la police... l'éducation... la peur ou la non-peur de l'autre... la violence et la vengeance...

Et les mots de Victor Hugo, en toute fin du film, sont comme une bombe qui nous explose en pleine figure. On se demande à qui ils s'adressent... On reste un peu bête, sans voix, interrogatif, jusqu'à ce qu'on prenne conscience de la violence de ce qui est dit, là sous nos yeux, et que ça nous pète alors entre les mains ou plutôt au regard... En tout cas c'est l'effet que ça m'a fait...

Alors oui, intéressant, je garde ce mot quand même. Et ça interroge... Il faut voir. Il faut savoir. Qu'en faire, je ne sais. Mais savoir... de l’intérieur...

La plongée est... radicale... aux cotés de cette patrouille de la BAC... Une journée en immersion et là, une bavure, et tout part en vrille, c'est le feu aux poudres... Que se passera-t-il alors ? Jusqu'où peut-on aller ? Quelle justice est possible, pour quelle paix ? ... Nous sommes à Montfermeil, dans le 93. Là où Victor Hugo planta son célèbre roman du  même titre...

Ce film de Ladj Ly a reçu le prix du jury au festival de Cannes. Il est inspiré de son histoire, de ce qu'il a vécu et filmé pendant plusieurs années dans son quartier... C'est... terrifiant... mais n'est-ce pas qu'une partie du réel, car il y a aussi et heureusement tout le travail d'éducateurs ? ... Peut-être pas de partout, visiblement ? ...

La bande annonce...

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