Homélie St Thomas 3 juillet 2020

Fête de St Thomas, apôtre

Ep 2,19-22 / Ps 116 / Jn 20,24-29

[Carmel ND de Surieu]

Ces lectures nous invitent à contempler le mystère de l’Eglise.

Nous le savons et nous l’avons réentendu dans la 1ère lecture, le Christ Jésus est la pierre angulaire et les apôtres sont les fondations, avec les prophètes – ajoute St Paul. Et nous, devenus membres de la famille de Dieu, dit-il, sommes appelés à participer de l’édifice.

Jusque là tout va bien...

La construction s’élève harmonieusement, dit l’apôtre. Et pourtant ne sont-elles pas nombreuses les aspérités ? Ne sont-elles pas entachées ces pierres que nous sommes ?

La construction s’élève harmonieusement, malgré ces aspérités, malgré notre péché, malgré nos doutes et nos manques de foi.

Elle est belle et harmonieuse cette construction que nous sommes, cette construction qu’est l’Eglise, elle est rendue belle et harmonieuse de par la miséricorde du Père que le Christ Jésus vient révéler pleinement, cette miséricorde, comme dit le pape François, qui est cet amour qui console, qui pardonne et qui donne l’espérance.

Elle est belle et harmonieuse aussi, cette construction qu’est l’Eglise, de par nos conversions, nos retournements de foi, comme celui de Thomas que nous fêtons ce jour.

Et ainsi, petit à petit, de conversion en conversion, avec les apôtres et à leur suite, et par eux à l’école et à l’exemple du Christ, nous devenons par l’Esprit Saint Demeure de Dieu, Temple Saint, c’est-à-dire signe de la Présence de Dieu au milieu de son peuple, pour les nations.

Et pour ce faire, le Christ veut se donner aujourd’hui encore à connaître et à reconnaître. Au cœur même de ce que nous vivons, jusque dans nos enfermements spirituels de peurs et de tiédeur, jusque dans nos doutes et nos manques de foi.

Le Christ vient rejoindre Thomas en ce lieu même, au cœur même de là où il en est. Et voilà que cela le déplace ! Il voulait toucher le Christ ressuscité, le Christ le lui permet et voilà que cela semble lui suffire, nul besoin désormais de toucher, il a vu, il croit, il voit désormais avec les yeux du cœur, les yeux de la foi.

Dans l’évangile de Jean, rappelez-vous, l’Eglise naît au pied de la Croix, elle naît même du côté transpercé du Christ. C’est comme si l’évangéliste voulait insister en nous rapportant cette rencontre du Ressuscité avec Thomas.

L’Eglise peut-elle exister, être elle-même, sans voir vraiment le côté transpercé du Corps souffrant du Christ, aujourd’hui encore ? Et donc sans voir très concrètement les plaies et la souffrance de tout homme et de toute femme ?

Jésus l’a bien dit à ses disciples : il s’agit pour nous de devenir miséricordieux comme le Père est miséricordieux (Lc 6,36). Ainsi serons-nous saints comme Dieu est saint (Lv 19,2b).

L’appel est adressé à chacun, personnellement, mais nous le sommes et nous le deviendrons ensemble, chacun selon nos charismes, au service du Corps entier, pour sa mission.

C’est bien ce que nous célébrons à chaque eucharistie où nous devenons ce que nous recevons, le Corps du Christ.

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