Homélie-méditation 24 mars 2021

Mercredi de la 5ème semaine de Carême

Dn 3,14-20.91-92.95 / Ct Dn 3,52-56 / Jn 8,31-42

 

Devenir libres... Par le Christ… Et par la fidélité à sa Parole… Devenir libres par le Christ qui donne sa vie pour nous, pour que nous soyons libérés du péché et plus largement du mal et de la mort.

Non pas que nous ne péchons plus, nous ne le savons que trop bien, et non pas que nous ne subissions plus le mal. Non, mais nous sommes libérés de l’enfermement du mal et de ses effets, libérés de son emprise.

Et l’appel il est à la foi, être fils d’Abraham, enfants de la confiance, croire qu’avec Jésus, et en lui, la vie est plus forte, quoi qu’il arrive, et qu’il est vainqueur de tout mal.

Cela suppose notre consentement. Notre consentement à sa victoire. Et pour le péché, cela suppose notre consentement à la vérité sur nous-mêmes, avec lui, sous son regard à lui, lui qui est « le Chemin, la Vérité et la Vie » (Jn 14,6).

Pour ce faire, l’enjeu sera tout-jours – c’est-à-dire chaque jour et pour toujours – d’écouter la Parole, de se laisser travailler par elle, dans l’accueil de « l’Esprit Saint [qui nous] conduira vers la vérité tout entière » (Jn 16,13). Nous laisser travailler et façonner par la Parole de vérité pour qu’elle vienne, par ses appels, faire la lumière en nos vies, en ce qui en est le réel bien concret.

Car nous le savons, nous balbutions, nous tâtonnons, nous n’arrivons pas toujours à aimer et même, parfois, nous ne voulons pas aimer tel ou tel.

Contemplons le Christ qui aime, jusqu’au bout, le Christ qui consent librement à la Croix, par amour pour nous et dans l’obéissance confiante au Père.

Oui, nous balbutions, nous tâtonnons, jusque dans notre écoute de la Parole et de la Présence indicible du Christ en nos vies. Mais l’enjeu c’est la fidélité, malgré tout, consentir à bien vouloir nous laisser travailler, façonner, nous laisser libérer par le Christ, au Souffle de l’Esprit Saint.

Alors, oui, jour après jour, petit à petit, nous devenons libres, comme le Christ qui va mourir par amour, le Christ qui va se laisser conduire par fidélité à cet amour pour nous et au Père, Dieu qui veut et qui peut nous sauver et qui invite ainsi le Christ à nous ouvrir un passage…

C’est cette même fidélité que nous pouvons contempler dans la 1ère lecture, une fidélité confiante en Dieu, quoi qu’il fasse d’ailleurs, qu’il fasse ou ne fasse pas, une fidélité confiante qui ne met pas Dieu à l’épreuve, comme celle de Jésus qui consentira à marcher vers sa mort, sa Pâques, Jésus qui ne va pas se défiler ni chercher à sauver sa peau, non, mais qui avancera librement pour se laisser sauver par le Père. Comme il voudra et pourra et quand il voudra. Ce sera le 3ème jour.

Avec Sidrac, Misac et Abdénago, sauvés de la fournaise, et avec le Christ Jésus, demandons la grâce de cette même fidélité. Et pour cela reconnaissons humblement nos manquements à celle-ci. Mais sans nous enfermer dans je ne sais quelle culpabilité mortifère, non ; reconnaître humblement nos infidélités à la Parole et à ses appels, certes, mais pour reconnaître en même temps qu’elles n’empêchent pas un désir réel de suivre le Christ et de se laisser sauver.

Et alors, comme Sidrac, Misac et Abdénago, entrons nous aussi dans la louange, malgré tout et quand même, car Dieu est présent, tel le 4ème homme dans la fournaise, et il sauve, il sauve qui veut bien se laisser sauver et mettre sa confiance en lui, cercle vertueux qui nous entraîne toujours et encore, qui nous entraîne tout-jours plus, petit à petit, à accueillir humblement la vérité de nos vies qui balbutient, qui tâtonnent, mais qui cherchent à connaître le Père, et qui pour cela cherchent à contempler le Christ et qui veulent le suivre.

Oui, action de grâce et louange. C’est bien ce que nous célébrons à chaque eucharistie, et ce matin encore, où nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection du Christ, par amour pour nous et pour notre salut, « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde »

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