Thérèse d'Avila, maîtresse de vie spirituelle

 

Connaissez-vous Ste Thérèse d'Avila et plus précisément sa spiritualité et son enseignement sur la vie de prière ? Moi quasi pas, à vrai dire, peu en tout cas. Déclarée “Docteur de l'Eglise” il y a 50 ans je me disais que ce temps de repos au carmel pourrait être l'occasion de découvrir un peu plus. Et je tombe sur ce petit livre introductif de Joseph Baudry, carme et historien. Bien intéressant !

Ce recueil d'articles nous permet de nous laisser plonger dans la spiritualité (et donc dans la théologie) de la sainte mère réformatrice du carmel. C'est plutôt simple à lire, dans le style, avec des extraits des écrits de Ste Thérèse, et nous sommes conduits avec pédagogie par l'auteur, bon connaisseur visiblement.

Concrètement le livre se divise en huit chapitres et articles, un premier que j'ai trouvé plutôt intéressant sur l'actualité de la sainte pour nous aujourd'hui, suivi de plusieurs autres sur la prière, puisque là est l'apport fondamental de la sainte. J'en relève tout particulièrement trois que j'ai trouvé plus spécialement nourrissant et passionnants, celui intitulé “De la méditation à l'oraison” (ch. 2), celui sur “Le souvenir continuel de l'Ami” (ch. 4), et celui sur “La pensée de Thérèse sur la prière d'intercession” (ch.8).

La prière qu'on appelle oraison est rencontre d'amitié avec Dieu. Se rendre présent à lui qui est là. Et apprendre à se rendre présent, car la vie d’oraison et plus largement la vie spirituelle sont en fait un chemin, avec ses étapes. Ce que développent bien et expliquent de façon concrète et pratique les chapitres 2 et 4, de ce que nous en dit Ste Thérèse.

La prière d'intercession, elle, est celle où nous confions telles ou telles intentions au Seigneur, nous prions pour le monde et pour l'Eglise, nous les soutenons de notre prière, raison d'être du carmel, écrivait Thérèse à ses soeurs, et véritable programme de vie, ajoute notre auteur. C'est l'objet du ch. 8, en écho à la prière de Marie de Béthanie pour son frère Lazare qui est mort et que Jésus va ressusciter.

Le chapitre intitulé “Thérèse contre la recherche du vide mental” (ch. 5) m'a semblé moins évident et ceux sur l'Esprit Saint (ch. 6) sur et l'eucharistie (ch. 7) intéressants mais peut-être un peu plus “poussifs” – si j'ose cette expression pas très heureuse et même s'il y a évidemment l'un ou l'autre élément qui peut nous aider pour notre propre vie spirituelle, notamment ce qui est repris et redis autrement de l’oraison dans le ch. 7 où sont fait des liens entre celle-ci, l’eucharistie et la prière du Notre Père.

Je crois que si vous aviez l'occasion et le courage de lire ces pages vous ne perdriez pas votre temps, notamment les quatre chapitres plus particulièrement relevés ci-dessus. Une belle introduction en tout cas, une belle occasion pour oser s'aventurer à l'école de la sainte d'Avila.

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Joseph Baudry, Thérèse d'Avila, maîtresse de vie spirituelle, éditions du Carmel, coll. Carmelight, avril 2018, 204 pages (format poche), 8€.

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