Je suis en vie et tu ne m’entends pas

Je suis en vie et tu ne m’entends pas

C’est là un très beau roman. Mais tout autant déroutant et bouleversant que terrible et magnifique. Vilolent, aussi, par certains aspects.

Je crois ce roman important, pur que l’on n’oublie pas ces hommes et cette réalité dont on ne parle jamais – ou si peu que je crois lire pour la première fois sur cela – : la déportation des homosexuels, en camps de concentration, et la violence qu’on leur a fait subir.

Ce roman raconte l’histoire d’un jeune allemand, rescapé de Buchenwald. Il rentre chez lui, à Leipizig, chez ses parents. Que savent-ils du réel de sa déportation ? On ne saura trop, mais on sent bien qu’ils préfèrent rester dans une forme de déni. Sans même parler de la honte d’avoir un fils homosexuel – nous sommes en 1945 – et l’incompréhension sans doute.

Mais comment vivre avec ce qui a été subi et qui vous hante et qui sans cesse surgit ? Comment réapprendre à vivre, petit à petit, sans pouvoir dire vraiment le réel de ce qui a été ?

C’est l’histoire d’une lente résurrection, d’un lent réapprentissage à vivre – à s’autoriser à vivre et même à aimer et à être aimé. Et c’est très beau. Terrible mais magnifique – y compris le style de cet auteur que je ne connaissais pas.

Oui, c’est vraiment ça : déroutant et bouleversant, terrible et magnifique ; ce sont vraiment les quatre mots qui m’habitent à la fin de ces pages. Une belle plongée littéraire dans ce monde et cette réalité historique que nous ne connaissons que si peu...

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Daniel Arsand, Je suis en vie et tu ne m’entends pas, Babel, février 2018 (Actes Sud 2016), 268 pages (format poche), 7€90.

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