3 Décembre 2024
Ce sera ma première lecture de l’Avent, et je ne suis pas déçu. Un très beau petit livre sur la mission. Je pensais que ça parlait d’espérance, au regard du sous-titre, et je l’avais visé pour cela, entre ce temps de l’Avent qui est justement celui de l’espérance et avec cette année jubilaire qui va s’ouvrir et par laquelle où nous sommes invités à (re)devenir témoins de l’Espérance, justement.
L’espérance, dans ces pages, on y vient. On nous dira même que c’est en fait un style de vie et qu’elle est aussi l’âme de la mission ; que l’espérance ce n’est pas une sorte d’optimisme béat qui nous aide à retrousser nos manches et à nous y mettre, mais un acte de foi, de confiance, qui nous fait compter sur un Autre.
Car l’enjeu de ce qui nous est ici partagé c’est celui de notre vie missionnaire. Et (donc) spirituelle. Dans un contexte où nous pourrions facilement nous décourager : elle est finie la grande époque où notre Eglise avait pignon sur rue et était comme l’âme de la société, nous vivons la déchristianisation – plutôt massive – et la crise des abus vient en rajouter un couche ; le moral a de quoi être au plus bas. Sans même parler de nos plans d’évangélisation et tous nos projets qui ne donnent pas forcément les fruits escomptés...
Mais justement... Qu’est-ce que le Seigneur attend de nous ? La mission à sa suite et à son école, qu’elle est-elle ?
Nous vivons dans une culture du projet, du faire, du développement personnel ; mais si le Christ nous ouvrait en fait à un chemin qui soit autre, celui d’une présence d’abord, à Dieu et aux autres, pour y donner ce que nous aurons-nous même reçu ? La mission c’est la charité, enracinée dans l’expérience que nous aurons fait de l’amour de Dieu et son salut. Ce qui va appeler à des déplacements intérieurs par rapport à ce que nous propose le monde moderne. Des déplacements intérieurs et donc du combat. Que le Christ veut vivre avec nous.
Nos vies sont parfois de l’ordre de ce combat, d’ailleurs, où il va falloir apprendre à croire malgré tout, au coeur des épreuves ; apprendre à garder confiance et espérance, justement, au-delà des découragements qui peuvent alors nous gagner. Dieu veut là nous accompagne, et il peut même s’en servir et en faire pour nous un chemin – n’est-ce pas l’expérience du peuple d’Israël, au désert ? – ; Dieu va se servir de ce que nous vivons et traversons pour nous permettre d’apprendre-là et réapprendre à marcher avec lui, à nous laisser conduire par lui. Là il nous attend et nous appelle... Mais notre vie sera-t-elle enracinée en lui, ouverte à son amour qui veut se dire et s’offrir ?
Notre mission c’est d’abord et avant tout d’être présence. A Dieu et aussi aux autres. Tout simplement.
Ces pages nous font vivre cet itinéraire-là. Et pour ce faire nous cheminons avec la Parole de Dieu, mais nous faisons aussi le détour par des philosophes qui marquent notre rapport au monde aujourd’hui – Sartre, notamment, avec un chapitre qui lui est quasiment consacré, mais aussi Emerson ou Nietzsche et Freud que l’on croise également au détour de l’une ou l’autre réflexion...
Une très belle lecture en tout cas – biblique, théologique et spirituelle – qui, moi, me met en marche et en Avent...
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Don Maxence Bertrand, Compter sur Lui. L’espérance de l’Eglise, Cerf, août 2024, 113 pages, 17€.
Pour un p’tit aperçu autre, la table des matières :