Homélie dimanche 19 janvier 2025 | Fiançailles

Fiançailles de Clément et Lucie

2ème dimanche du Temps Ordinaire - Année C

Is 62,1-5 / Ps 95 / 1 Co 12,4-11 / Jn 2,1-11

 

Cette page d’évangile on la connaît bien – en tout cas pour un certain nombre d’entre nous – et ces lectures qu’on vient d’entendre ce sont celle du jour, celles de ce 2ème dimanche de ce « Temps ordinaire » dans lequel nous sommes entrés cette semaine.

Et c’est vrai que même si, ce matin, nous ne célébrons pas des noces – pas encore ! – je me disais que, cette page d’évangile, ça tombe pas mal pour cette messe de fiançailles ! Parce que l’enjeu de ces mois qui viennent, c’est bien que Jésus soit l’invité de vos noces, Clément et Lucie, et qu’avec lui vous construisiez un foyer solide, c’est-à-dire un foyer où vous appreniez chacun et ensemble à tout vivre avec le Christ et à compter sur sa grâce, un foyer où les difficultés du quotidien puissent même devenir un lieu où cette grâce, justement, et la vie, vous soient données et puissent se déployer.

J’ai relevé bien simplement 2-3 traits de cette page d’évangile et j’aimerais tout simplement les laisser résonner pour nous aujourd’hui et donc pour vous, Clément et Lucie.

Ce que je retiens de cette page d’évangile c’est que Jésus ait été invité à ces Noces. L’enjeu et ce qu’il nous faut entendre c’est l’appel à inviter le Christ chez nous.

A Cana, à ces Noces, Marie sa mère est là. Prenons-là nous aussi avec nous et avec le Christ. A Cana elle intercède auprès de son fils, pour que ce qui va entacher la fête n’arrive pas, que Jésus fasse quelque chose. C’est l’appel pour nous à prendre Marie avec nous, à lui demander d’intercéder pour nous dans ce que nous avons à vivre et ce qui viendra de plus difficile. Qu’elle soit votre alliée.

Et puis le miracle de Cana c’est la joie donnée, la joie qui va pouvoir continuer alors qu’un drame – du moins un problème – pointait le bout de son nez.

D’ailleurs, cette eau changée en vin ça m’a fait penser à une expression qu’on utilise parfois, et notamment pour la vie de famille et donc la vie conjugale : mettre de l’eau dans son vin – et les choses iront mieux. Là il y a plus que cela, non pas seulement mettre de l’eau dans son vin, et ce sera moins aigre, non, mais transformer l’eau en vin ; transformer l’eau du quotidien – et de la routine, parfois, ou des habitudes, déjà, de célibataires – en vin de la fête et de la joie, quelle que soit l’épreuve ou les difficultés qui pourraient se profiler – et qu’elles soient grandes ou petites, d’ailleurs.

Et il me semble que ce temps de fiançailles dans lequel vous entrez, Clément et Lucie, et ces mois de préparation au mariage, c’est justement ce temps qui vous est donné et que vous prenez pour marcher ensemble et pour apprendre à changer l’eau en vin, l’eau de votre quotidien de célibataires amoureux en vin des Noces. Et vous savez que ce chemin portera du fruit, un fruit de vie et de salut, si vous associez Dieu à vos projets, si vous invitez Jésus à être de la partie. C’est ce que nous essayons de vivre avec le parcours de préparation mariage et c’est bien aussi ce que nous célébrons tout particulièrement ce matin avec ces fiançailles…

L’enjeu, je le redis, c’est que Jésus soit de la partie, qu’il soit de la fête et du chemin qui s’ouvre, et dont votre mariage à venir – si tout cela se confirme – sera une nouvelle étape. Et en associant Jésus à votre chemin, en l’accueillant dans votre couple, nous lui demandons qu’il vous rende petit à petit témoins pour d’autres de l’amour qui se donne et qui donne la vie – c’est l’amour-même du Père pour notre humanité. Et vous serez appelés à devenir pour cela une petite « Église domestique », dans l’Église du Christ son Épouse.

Et là j’ai envie de faire à nouveau le lien avec Cana mais aussi faire un petit détour avec la 1ère lecture. Vous aurez remarqué que ce jour-là à Cana c’est comme si l’épouse était absente, étonnamment on n’en parle pas – rien. Et l’époux : pas grand-chose non plus. C’est étonnant. De quelles Noces parle-t-on ?

Dans la 1ère lecture on nous a parlé d’une épousée, c’est l’aimée de Dieu, c’est son peuple, c’est Israël. Et nous croyons que l’Église est l’Israël nouveau, l’Israël renouvelé par l’appel du Christ au salut et pour tous.

Pour rappel : la mission d’Israël c’était d’être témoin de l’existence de Dieu au milieu des nations, avec le Temple à Jérusalem pour dire : Dieu est là au milieu de son peuple ; et c’est vers Jérusalem que les nations pourraient alors converger… Nous, dans le Christ – c’est ce qu’on célèbre à chaque eucharistie – nous devenons ce Temple de Dieu, sa présence au milieu des nations, sa présence dans ce monde qui est le nôtre, appelés à être ses témoins. Et vous, Clément et Lucie, vous comme couple – comme futur couple –, votre mission sera bien celle-là : devenir ensemble, à votre mesure, témoins de l’amour, l’amour de Dieu, son amour sauveur, sa miséricorde, son amour qui donne la vie et qui donne sens à toute vie.

Et pour ce faire, Dieu va vous donner sa force, sa grâce. Dans ce sacrement de mariage que vous préparez. Il va être, comme disait la 1ère lecture, ce « Bâtisseur » qui façonne son peuple ; et c’est en tout cas ce qu’il veut, et ce qu’il veut pour vous et avec vous, Clément et Lucie : être co-acteur de votre vie ensemble, être partenaire de votre Alliance ; que l’ordinaire des jours devienne le lieu où il se révèle – comme à Cana, où l’eau devient ce vin de la fête et de la joie qui est là et qui se partage.

Alors je le redis : appuyez-vous sur lui, invitez-le, ayez foi en sa présence aimante, ayez foi en son compagnonnage – il veut faire Alliance avec nous et avec vous. Et vous expérimenterez alors – vous l’expérimenterez « un peu - beaucoup - passionnément - à la folie » – qu’avec lui la vie est plus belle, qu’elle peut retrouver sa beauté première, qu’elle sera belle de foi en lui qui est là mais aussi en l’autre, belle de confiance mais aussi d’espérance – l’espérance que Dieu tient promesses et donc qu’il est là avec vous et qu’il vous donnera sa force, si vous la lui demandez…

Je le redis aussi et vous le savez : Marie est là, qui veut marcher avec nous ; elle, Marie, qui intercède pour nous et qui portera avec vous ce que vous lui confierez, Marie qui vous redit : « Faites tout ce qu’il vous dira » – et donc, déjà, l’appel du Christ à nous aimer, et nous aimer comme lui nous a aimés, et pour cela l’appel à l’accueillir chez vous, chacun et ensemble...

Alors comme Marie à l’Annonciation, que le Seigneur vous donne son Esprit Saint, sa force de vie et d’amour ; nous le lui demandons ce matin. Et nous lui demandons aussi que cet Esprit Saint vous permette de déployer, chacun et ensemble, les dons qu’il a déposés en vous – comme le nous rappelait la 2ème lecture…

Nous demandons l’Esprit Saint ; et nous demandons au Seigneur sa présence, au cœur de ce que nous vivons et au cœur de ce que ces mots viennent peut-être éveiller en nous…

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