Vous parler de mon fils

Vous parler de mon fils

Un père raconte. Il raconte son fils. Mais ce qu’il raconte là c’est un deuil à vivre, c’est sa culpabilité, c’est cette terrible histoire de harcèlement scolaire. Et ça donne un roman « coup de poing », terrible et bouleversant ; terriblement prenant, aussi, que j’ai eu du mal à refermer…

Ce père raconte, peu à peu, au fil de ce qui remonte en lui. Et quand le récit commence nous sommes au matin d’une journée particulière, celle d’une « marche blanche » en souvenir d’Hugo. Le récit se refermera quelques heures plus tard... Entre temps ce père raconte l’impensable. Et il raconte l’impuissance qui a été la leur, le déni et une certaine paralysie institutionnelle, la rage qui l’envahit, la colère de sa femme et comment elle a voulu se démener pour protéger son fils, et cette culpabilité qui ne le lâche pas.

Il raconte aussi Enzo, le petit frère qui est là, il raconte leur couple que tout cela vient fragiliser. Et c’est terrible et bouleversant. Mais nécessaire, je crois, pour nous qui assistons, impuissants nous aussi, à ce drame qui se raconte ; impuissants, oui, parce que ces questions nous viennent : qu’aurions-nous fait, qu’aurions-nous pu faire, que faut-il faire en pareilles circonstances ? Un récit nécessaire, oui, pour savoir et entendre un peu ce qui là se joue de ce harcèlement scolaire dont les médias ont pas mal parlé ces derniers mois...

Un père raconte, et c’est terrible ; mais là se dit aussi tout son amour de père. De père taiseux qui ne savait pas forcément mettre cet amour en mots ou l’exprimer, mais un père qui se voulait rassurant et protecteur. Aimant.

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Philippe Besson, Vous parler de mon fils, Julliard, janvier 2025, 197 pages, 20€.

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Le p’tit truc éditorial dommage : cette couverture… car Hugo est plus jeune, il était en 3ème… et son père est quarantenaire, donc ça ne colle pas bien, ni pour l’un ni pour l’autre…

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