La justice des hommes

La justice des hommes

J’ai bien aimé. Une belle mise en récit de la question de savoir de ce que peut vouloir dire aimer l’autre – sa femme, ses enfants – quand tout semble pourtant s’effondrer ; qu’est-ce veut dire vouloir le bonheur des autres, malgré tout.

C’est l’histoire d’Aurélien et d’Alice. Et de leurs enfants Elsa et Loup. Le couple semble traverser une mauvaise passe, quand ce récit commence, et Alice est sur le point de sortir pour changer d’air ; Aurélien va perdre pied, embarquer les enfants avec lui pour la suivre et la chercher, et les laisser seuls quelques minutes dans la rue. Une voiture de police passe par là, s’étonne de la situation, et voilà que lui qui revenait vers eux « pète un câble ». Ce sera un procès pour violence sur agent, il ne va pas essayer de se battre ni se défendre, il va au contraire s’enfermer dans une sorte de mutisme qui va déstabiliser ses proches...

Quand il sort, comment reprendre le cours de sa vie, comment pouvoir oser s’approcher de ses enfants, comment se reconstruire quand on ne sait plus trop qui on est et quel est le sens à tout ça ?

Alice aussi est perdue, à la fois elle lui en veut et en même temps il reste le père de ses enfants ; et elle l’a aimé, malgré tout. Et quand elle découvre qu’il n’a pas cherché à les voir dès sa sortie de prison, alors elle passe en mode colère qui alterne avec la déception. D’autant qu’elle s’en voit, toute seule avec les enfants. Et qu’autour d’elle on la presse à couper les ponts et protéger les enfants de leur père...

Comment rebondir, comment survivre à tout ça ? C’est un très beau récit, qui monte en plus en puissance. Et lui qui rêvait d’écrire va finir par nous offrir une lettre à Alice qui m’aura estomaqué. Le fruit d’un long cheminement intérieur, tout au long de ces pages. Magnifique.

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Santiago H. Amigorena, La justice des hommes, folio, janvier 2025 (P.O.L 2023), 295 pages (format poche).

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