26 juin 2005 - 26 juin 2025
Messe d’action de grâce | Basilique Saint-Joseph de Grenoble
[Samedi 28 juin 2025 - Cœur immaculé de la bienheureuse Vierge Marie]
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[Mot d’accueil]
Merci à tous d’être là ! Je veux vraiment commencer cette eucharistie, cette messe d’action de grâce, par ce mot, ce merci !
20 ans, ça commence à faire – c’était le 26 juin 2005 et dans mon souvenir il faisait déjà très chaud aussi !
20 ans, ça commence à faire, mais je me disais ces jours que j’ai l’impression que c’était à la fois hier et en même temps que c’est de toujours… Je suis prêtre… Ma vie tient dans ces quelques mots… Je suis prêtre… Quel mystère ! Et franchement je ne regrette pas d’avoir dit oui, c’est vraiment une belle aventure !
Alors c’est évidemment le Seigneur que je veux remercier en premier avec cette eucharistie. Je ne sais pas toujours comment il est là avec nous, comment il se dit vraiment, ni à quoi il nous appelle au cœur-même des méandres que la vie nous impose et nous fait traverser ; mais s’il y a une chose dont je suis sûr et dont je n’ai jamais douté toutes ces années c’est bien que le Seigneur est là, qu’il marchait avec moi, qu’il veut marcher avec nous. Et nous, moi y compris, nous devons apprendre tout-jours et encore à lui faire place.
Alors ce matin vous êtes de divers horizons, certains viennent même d’un peu plus loin que de notre diocèse. Et de diverses manières vous dites par votre présence ces lieux où j’ai essayé de servir et les liens qui se sont noués ; il y a quelques plus proches aussi, mes parents notamment, et l’un ou l’autre de mes filleuls, ainsi que des amis qui comptent et mes frères prêtres – pour ceux qui ont pu venir. Je le dis souvent et je le crois vraiment : ma famille c’est plus que ma famille, c’est aussi cette communauté de foi et de vie ecclésiale que nous apprenons à être ensemble. C’est un pari parfois un peu fou, mais c’est un sacré pari, et franchement c’est beau…
J’ai, ce matin, une pensée toute particulière pour mon frère Loïc et pour sa mission d’évêque auxiliaire à Lyon qui n’est pas de tout repos. Je le rejoindrai lundi pour prendre quand même un petit temps pour fêter ensemble nos 20 ans.
Et puis je voudrai remercier déjà Emmanuel qui assurera l’homélie tout à l’heure. A Bourgoin je l’ai accueilli comme diacre, il arrivait en même temps que je devenais curé, il a appris un peu à mes côtés, dit-il souvent, et il a surtout su reprendre les rênes de la paroisse quand je suis tombé malade.
J’ai choisi de garder les textes du jour – nous fêtons le Cœur immaculé de Marie, au lendemain de la fête du Sacré-Cœur. Et je trouve que c’est un beau p’tit clin d’œil du Ciel, parce que ces dernières années, notamment dans les moments les plus difficiles de fatigue et parfois de découragement dans le combat avec la maladie, j’ai appris un peu mieux à me tenir avec Marie au pied de la Croix et à tout recevoir là du Christ, à tout déposer aussi, tout déposer avec elle. Et les pèlerinages à Lourdes, comme malade, ont été des moments marquants… C’est au pied de la Croix que nous sommes donnés les uns aux autres par le Christ souffrant, appelés à nous soutenir, nous épauler…
Et puis je le crois aussi, nous sommes appelés à nous aider à discerner ce que le Seigneur semble vouloir nous dire et le chemin qu’il veut nous indiquer, et pour moi c’est vraiment ça l’Église, ce soutien et cette marche ensemble, c’est ça cette Église synodale à laquelle le pape François nous a invité avec force et insistance. Et c’est vraiment ce que j’aimerais que nos communautés donnent à voir et plus encore à vivre !
Moi je ne sais pas toujours comment j’aurais tenu, notamment ces dernières années, sans un certain nombre d’entre vous, et d’autres qui ne sont pas là. Sans le Seigneur non plus. D’où l’enjeu pour moi, ces jours et ce matin notamment, l’enjeu à rendre grâce. Rendre grâce non pas tant pour ce que j’aurai fait toutes ces années et pour ce que j’ai peut-être réussi à transmettre, mais bien pour tout ce que ça donne de vivre et pour tout ce que j’ai reçu…
Et puis je veux aussi offrir cette messe pour deux défunts qui ont marqué, chacun à leur manière, mon parcours de vie et mon ministère : Gérard Daguzan d’abord, qui a été le curé de mes premières années de ministère, et puis Véronique (Barraud) qui a été mon professeur de piano au conservatoire pendant une petite dizaine d’années – Véronique s’est malheureusement donné la mort il y a quelques années, et quasi jusqu’au bout nous sommes restés très en lien ; je crois pouvoir dire qu’elle était devenue une amie ; ses derniers concerts et son dernier CD m’étaient dédiés, au profit de la caisse solidarité qui a permis mes soins en Belgique et à laquelle un certain nombre d’entre vous aviez alors contribué aussi…
Alors grand merci à tous d’être là ce matin. Entrons maintenant dans cette célébration, dans l’action de grâce…
[…] Nous commençons chaque eucharistie en nous en remettant à la miséricorde du Père ; nous le savons bien, nos vies sont marquées par ce mal que nous faisons, par nos difficultés et nos détours parfois à vivre l’appel à aimer.
Un verset de psaume m’a pas mal accompagné ces dernières années – qui illustrera d’ailleurs une image souvenir que vous recevrez en fin de messe – un verset qui est une prière au Seigneur mais que nous pourrions aussi entendre comme un appel de Dieu qui nous serait adressé. C’est au Ps 142 : « Fais que j’entende au matin ton amour, car je compte sur toi ». C’est bien ce que nous confessons et demandons ce matin encore au début de cette eucharistie : l’amour sauveur du Père qui appelle notre amour et qui se fait pardon…
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[Petit ajout conclusif de fin de messe]
Encore un grand merci à tous. Ces jours-ci je me redisais combien notre chemin de vie avec le Seigneur est quand même étonnant. Jamais je n’aurais imaginé vivre tout ce qui m’a été donné de vivre ces 20 dernières années, ce qui fut bon comme ce qui est plus difficile.
Et vraiment je rends grâce du chemin qui s’est dessiné au fil des années, je rends grâce notamment des missions que cela permet aujourd’hui, ici à St Jo avec les jeunes, tout particulièrement pour de l’accompagnement spirituel, et puis au service des vocations, pour le diocèse. Dans ces deux « lieux » je suis vraiment témoin du chemin que chacun apprend à faire avec le Seigneur ; et c’est beau, c’est vraiment un très beau ministère ! J’avais juste envie de vous le partager aussi au terme de cette messe d’action de grâce.
Et pour l’heure, confions la suite du chemin, et de nos vies à chacun, à l’intercession de celle que nous fêtons aussi aujourd’hui...
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Merci à Tony Castro, artiste brésilien et ami, pour l’image qu’il a créée pour l’occasion.
Ma « commande » était la suivante : la phrase du Ps 142 ; et, si possible, les couleurs et la croix reprenant celle du tableau de mon départ de Bourgoin-Jallieu et la paroisse St François d’Assise (en juillet 2017) ; il a mis le tout en lien avec la fête du jour (au lendemain de celle du Sacré-Coeur).
Il m’a dit aussi avoir voulu intégrer un oiseau (qui lui faisait penser à moi !) car ça évoque la création en son double appel à la contemplation et à chanter les louanges de Dieu mais également la confiance en Dieu qui prend soin de nous (cf. Mt 6,25-34).
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Pour lire ou relire l’homélie de mon confrère Emmanuel c’est par là en cliquant sur ce lien !