C’est un récit poignant que celui de ces deux femmes. Ce qu’elles ont vécu chacune et celui de leur rencontre et de l’amitié qui en est née. Celle d’un choix pour vivre.
L’une est la sœur du P. Hamel, prêtre assassiné dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray au matin du 26 juillet 2016, pendant la messe. L’autre est la mère du jeune qui lui donna la mort au nom d’un islam(isme) qui l’avait radicalisé.
Deux femmes, deux histoire, et ces événements. Voilà ce que nous lisons en ces pages, au fil des heures qui accompagnent ce drame et qui nous est raconté par ce qui arrive alors à l’une et à l’autre, ce que cela provoque. Et c’est aussi leur histoire à chacune, y compris leur enfance respective et leur histoire familiale, qui là se racontent. Et par elles, celle du P. Hamel et celle du jeune Adel Kermiche – et notamment l’histoire de sa radicalisation…
Et c’est bouleversant. Ce drame, bien sûr, mais aussi leur vie à chacune et leur souffrance de femmes, de mère, de sœur. Et cette amitié improbable : ce besoin que Roseline Hamel a eu de rencontrer Nassera Kermiche, cette amitié improbable qui en est né, et puis ce livre.
Je n’aurai sans doute pas lu ces pages, dont j’ignorais l’existence, si on ne me les avaient recommandées et si on ne m’avait pas prêté le livre – avec l’idée, d’ailleurs, d’un éventuel post’ sur ce blog. Ces pages je les recommande moi aussi ; je les recommande vivement : c’est vraiment intéressant, et c’est poignant. Et c’est un appel à l’amitié – la fraternité choisie – et à la rencontre de l’autre qui peut même nous sauver de la haine et d’une certaine violence… C’est en tout cas l’histoire et l’expérience étonnante de ces deux femmes. Pour vivre – vivre malgré tout, mais vivre.
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Samuel Lieven, avec Roseline Hamel et Nassera Kerniche, Sœurs de douleur, XO éditions, février 2025, 239 pages.
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Ce livre est bien une mise en récit de ces événements, et finalement un témoignage, pas un roman. Ceci étant, je recommandais, il y a quelques années déjà, un autre livre sur ce même drame, qui est lui, pour le coup, un roman : Étienne de Montety, La grande épreuve (il suffit de cliquer sur le titre pour retrouver mon commentaire d’alors).