6 Juin 2011
Cyril, 12 ans, vit depuis plusieurs semaines dans un centre pour enfants. Laissé par son père (Jérémie Renier) qui devait le reprendre un mois plus tard. Mais celui-ci est parti, rendant l'appartement où ils habitaient, dans les cités, et vendant même le vélo de Cyril... Cyril veut retrouver son père ; instable - on le comprend - il cherche par tous les moyens à voir de lui-même l'appartement vide, à appeler désespérément au numéro qui n'est plus attribué, à partir de son centre d'accueil.
Cyril rencontre Samantha (Cécile de France), la coiffeuse du quartier des cités. Se connaissaient-ils déjà avant ? On ne sait... Samantha est touchée par cet enfant. Elle retrouve son vélo. Elle accepte de le prendre, le week-end, comme famille d'accueil. Elle retrouve même son père ; mais celui-ci, après avoir accepté de rencontrer Cyril, refuse ensuite de le revoir... Samantha se laisse toucher, tout au long du film, par ce petit bonhomme déterminé, attachant, violent aussi, qui a tellement besoin d'être aimé... D'ailleurs, quelles sont ses motivations, à elle ? Rien n'en est dit. Simplement elle est capable d'aimer ; elle ne peut pas l'abandonner.
Cyril n'est pas simple à vivre et il est vite repéré par le dealer du quartier... Samantha ne baisse pas les bras et va l'aimer jusque là, jusque dans l'histoire dans laquelle Cyril se laisse entraîner. Elle le vit pour lui comme une mère. Il cherchait son père mais c'est aussi d'une mère dont il avait besoin.
Le film est ponctué des premières notes du 5ème concerto pour piano de Beethoven, magnifique ; la fin du film, comme un apaisement, nous en livre la suite, comme générique, dans une superbe interprétation avec Alfred Brendel en 1977... Du beau cinéma, signé par les frères Dardenne.